L’organisation Partenariat pour la Protection Intégrée, PPI, œuvrant pour la promotion de la paix et la protection des défenseurs des droits humains, a documenté quarante-trois (43) nouveaux cas des violations et abus contre les défenseurs des droits humains, les journalistes et les médias en RDC, au cours du mois d’août 2023.
C’est ce que renseigne son feuillet n°058 du 1er au 31 aout 2023 portant Monitoring des violations et abus contre les défenseurs des droits humains, les journalistes et les médias en République du Congo ; dénommé « LA VOIX DES DDH ET DES JOURNALISTES ».
Dans son rapport, PPI note une hausse exponentielle de ces cas avec 43 en aout contre 23 répertoriés au mois de juillet 2023.
La province du Nord-Kivu occupe la tête du classement avec une vingtaine de cas, à elle seule, dont une journaliste qui a été tuée le 30 aout 2023 à Goma lors de la répression sanglante de la manifestation d’une secte mystico-religieuse dite Wazalendo réclamant le départ de la Mission onusienne, un autre a été arrêté en plein exercice de son travail au cours de la même manifestation.
Dans la province du Sud-Kivu, un défenseur des droits humains a été tué dans le territoire de Fizi et deux autres acteurs de la société civile de Walungu agressés physiquement par des personnes supposées proches du Mwami Ngweshe, suite à leur accompagnement de la population dans la lutte contre la délocalisation du chef-lieu de Walungu par le projet de de développement de 145 territoires.
En Ituri, un défenseur des droits humains a été assassiné à Mambasa alors qu’un autre a été arrêté par la Cour militaire de cette province.
Dans la province du Maniema, trois défenseurs des droits humains ont été victimes d’attaques, agressions et menaces suite à leur activisme et accompagnement remarquable de la population dans les actions de revendication de leurs droits.
« Au regard de ce tableau sombre, PPI œuvrant pour la promotion de la paix et la protection des DDH et journalistes condamne ces violations et abus à l’égard des défenseurs des droits humains, tout en proposant au Président de la République, de redéfinir la vraie mission de l’unité des militaires de la garde républicaine dont plus d’un ne cesse de décrier la violence et l’agressivité qui caractérise les GR, jusqu’à s’ingérer dans des dossiers mafieux et la commission des graves violations des droits de l’homme partout où ils sont souvent affectés. Au gouvernement congolais, de favoriser l’ouverture de l’espace civique, socle de la démocratie, afin de permettre aux citoyennes et citoyens congolais de s’exprimer librement sur la gestion de leur pays et de jouir de leur droit de manifester librement, garanti par la constitution et d’autres lois de la république ; ordonner la libération pure et simple de tous les manifestants arrêtés le 30 août à Goma et contre qui un procès injustifié a été ouvert en procédure de flagrance ».
Partenariat pour la Protection Intégrée indique également qu’au Sud-Kivu, les médias sont victimes des tracasseries fiscales qui rendent leurs conditions de travail de plus en plus difficile.
Ils sont confrontés aux tracasseries fiscales telles que les demandes régulières et excessives des paiements des taxes et le renouvellement des frais de licence de la part des services étatiques ; particulièrement la division provinciale de communication et médias.
A noter que ce feuillet de monitoring est l’un des outils de plaidoyer de PPI ayant pour but de servir comme répertoire des cas des violations et abus afin qu’ils soient connus de tous et que tôt ou tard les auteurs soient interpellés et punis conformément à la loi.
Frédéric BAGALWA