Les pétroliers du Sud Est de la République démocratique du Congo poursuivent leur grève malgré les conséquences socio-économiques enregistrées dans leurs zones d’intervention.
C’est depuis le vendredi 20 octobre que ce mouvement de grève a été déclenché dans différentes provinces de la RDC entraînant directement la hausse du prix du carburant chez les revendeurs appelés « Cadafi » et perturbant le tarif de transport en commun en ville tout comme dans des territoires.
La ligue des consommateurs des services au Congo-Kinshasa, LICOSKI, sort de son silence et exige du gouvernement congolais une solution urgente pour ne pas continuer à faire subir aux consommateurs les conséquences de leur désaccord avec les opérateurs pétroliers.
Cette position est contenue dans la déclaration faite par le Président de cette organisation membre de la société civile, ce lundi 23 octobre 2023, soit 4 jours après le déclenchement de la grève.
« La grève des pétroliers pause d’énormes difficultés, des sérieux problèmes. Nous notons la perturbation des transports. Nous en appelons à l’implication urgente du gouvernement national que provincial. Il y a moyen qu’à leur niveau, puissent anticiper les choses comme ces scènes qui asphyxient les consommateurs. Nous voudrions qu’il ait un dialogue permanent entre le gouvernement et les pétroliers. On ne vit plus, on est bloqué, des entreprises qui utilisent le carburant les activités sont au ralenti », a confié Makombe Mizo Kabare Janvier, président de la LICOSKI.
Mizo Kabare trouve insupportable la situation imposée aux consommateurs, un traitement qu’il juge injuste de la part des pétroliers et du gouvernement.
« Il est anormal que les consommateurs payent le pont cassé. Manquer le carburant dans un coin du pays c’est presque la mort et voilà pourquoi nous, LICOSKI demandons au gouvernement d’être proactif parce que le calvaire que nous vivons depuis le vendredi est vraiment insupportable », ajoute-t-il.
La grève des pétroliers crée la spéculation des prix chez les revendeurs. Les prix de la course du transport en commun sont passés du simple au double. Des automobilistes de Bukavu, Goma, Lubumbashi et ailleurs passent de stations-services en stations-services espérant trouver le carburant mais sans résultat escompté. La plupart sont fermées.
À certains coins de la ville de Bukavu par exemple, le litre d’essence se vend jusqu’à 5000 voire 6000 francs Congolais où même 8000 pendant qu’il se négociait à 3490 francs.
Patrick MAKIRO