L’organisation Partenariat pour la Protection Intégrée, PPI, œuvrant pour la protection des défenseurs des droits humains, les journalistes et la promotion de la paix a enregistré au cours du mois de septembre 2023 dix (10) nouveaux cas d’abus et violations contre les DDH, les journalistes et les médias en République démocratique du Congo.
C’est ce que renseigne son feuillet n°059 du 1er au 30 septembre 2023 portant monitoring des violations et abus contre les défenseurs des droits humains, les journalistes et les médias en République Démocratique du Congo ; dénommé « LA VOIX DES DDH ET DES JOURNALISTES ».
Dans ce rapport, PPI indique que la province du Sud-Kivu est la plus touchée avec 5 cas, suivie de celle du Nord-Kivu avec 4 cas et 1 cas dans la ville province de Kinshasa.
Au Sud-Kivu, un journaliste est poursuivi en justice par un opérateur politique alors qu’un défenseur judiciaire a été victime d’une attaque d’hommes armés à son domicile à Bukavu. Tandis qu’à Kalehe, le domicile d’un autre DDH a été attaqué par des personnes se faisant passer pour des combattants de l’UDPS/Kalehe qui l’obligent de se retirer du dossier dans lequel il intervient au Tribunal de grande instance de Kavumu. Dans le territoire de Walungu, un autre DDH a été arrêté à Kamanyola puis transféré au Parquet général à Bukavu pendant que dans la ville de Kamituga un DDH a été arrêté au parquet puis transféré à la prison de cette ville où, il est détenu jusqu’à ce jour.
Au Nord-Kivu, un journaliste a été arrêté et détenu pendant plusieurs jours dans les installations des services de l’Agence Nationale de Renseignements, ANR, à Goma où un activiste a été également arrêté par la Police nationale Congolaise pendant qu’il donnait une interview aux médias de la ville volcanique au sujet des massacres des civils dans une secte à Goma.
Dans la même province, un DDH de Kiwanja dans le territoire de Rutshuru vit sous des menaces des rebelles du M23 pour avoir adressé une correspondance aux responsables de ce mouvement rebelle et dans laquelle, il dénonce les arrestations arbitraires à l’égard de la population civile.
S’agissant de la ville province de Kinshasa, PPI renseigne qu’un journaliste été arrêté à l’aéroport international de N’djili pendant qu’il se rendait à Lubumbashi pour une mission de service. Il s’agit de Stanislas Bujakera Tshiamala, journaliste correspondant de Jeune Afrique, Reuters et directeur adjoint du site actualité.cd, arrêté la nuit du 8 septembre 2023.
« Ses téléphones portables et son ordinateur lui ont été confisqués. Après plusieurs jours de garde à vue et de détention au parquet général de Kinshasa, le journaliste a été transféré à la prison centrale de Makala où, il est détenu jusqu’à ce jour. Accusé de « propagation des faux bruits » et de « diffusion des fausses nouvelles », Stanis Bujakera Tshiamala est inculpé pour un article qui ne porte pas sa signature. »
Au vu de cette situation, PPI demande au gouvernement « d’ordonner la libération pure et simple du journaliste Stany Bujakera et l’abandon total des poursuites contre lui ; d’ordonner la libération pure et simple de tous les manifestants arrêtés le 30 août à Goma qui continuent à croupir injustement en prison ; de favoriser l’ouverture de l’espace civique, socle de la démocratie, afin de permettre aux citoyennes et citoyens congolais de s’exprimer librement sur la gestion de leur pays et de jouir de leur droit de manifestation, d’association et des réunions ».
A noter que ce feuillet de monitoring est non seulement l’un des outils de plaidoyer qu’utilise cette organisation pour l’amélioration des conditions de travail des DDH mais également une preuve des différentes violations afin que, tôt ou tard, les auteurs soient punis.
Frédéric BAGALWA