24 heures après l’annonce de sa candidature à la magistrature suprême pour les élections de 2023 en République démocratique du Congo, le docteur Denis Mukwege Mukengere, prix Nobel de la paix 2018, a déposé officiellement sa candidature au Bureau de Réception et Traitement des candidatures, BRTC, situé au siège de la Commission Électorale Nationale Indépendante, CENI, ce mardi 3 octobre 2023.
Après le dépôt de son dossier, le Docteur Mukwege s’est entretenu avec le Président de la CENI Denis Kadima, à l’instar de 6 autres candidats.
Se livrant à la presse, le Réparateur des femmes a peint un tableau sombre de la situation socio-économique et sécuritaire du pays, et a appelé les congolais à prendre leur destin en mains.
« Sur plusieurs plans, notre pays va très mal. Aujourd’hui, nous sommes devant une crise existentielle. Il est occupé par des forces étrangères. Plus de 100 groupes armés à l’Est et dans ces conditions où on ne gère plus l’intégrité territoriale, il y a urgence. Nos richesses sont bradées et nous vivons dans une situation de prédation sans précédent, alors que tout le monde déclare que l’avenir de la planète est en République Démocratique du Congo, malheureusement le Congolais vit dans des conditions inhumaines. Hier, c’était l’uranium, aujourd’hui le développement électronique, c’est le coltan congolais et demain, ce sera notre cobalt pour la transition énergétique. Et devant cette situation, nous ne pouvons plus continuer à rester indifférents et laisser les autres gérer nos ressources en nous privant de tout. Le Congolais a toujours répondu absent par rapport à tout ce développement. C’est urgent aujourd’hui de pouvoir faire la part des choses, mettre tout simplement les Congolais sur orbite pour qu’ils soient les gestionnaires de ses biens », a déclaré Mukwege à la cellule de communication de la CENI.
Et d’ajouter.
« Nous avons décidé de nous engager dans ce processus malgré tout ce qui se dit, c’est parce que nous croyons à la capacité du peuple congolais de pouvoir non seulement à aller voter, mais de défendre son vote. Nous disons tout simplement au peuple congolais, si vous n’êtes pas d’accord avec la qualité de ce cycle électoral indignez-vous, résistez. Et si votre vote a été volé, vous avez le droit de faire une révolution démocratique, nous ne pouvons plus continuer à accepter ce qui s’est passé au cycle précédent. Sinon, nous entrerons dans un système où tout le monde saura que les élections ne servent à rien ».
Patrick MAKIRO