L’organisation Partenariat pour la Protection Intégrée, PPI, œuvrant pour la promotion de la paix et la protection des défenseurs des droits humains a documenté 22 cas d’atteintes à la liberté de la presse à l’Est de la RDC au premier trimestre de l’année 2024.
Ces chiffres ont été révélés à la presse ce vendredi 31 Mai 2024 au cours d’une conférence de presse tenue à Bukavu dans le cadre du projet “protéger la liberté d’informer en RDC, PROLIR, financé par Internews.
Selon le Directeur des Programmes RDC et Directeur Exécutif ad intérim chez PPI, « les agents de l’Etat, en particulier de service de l’ordre et de sécurité, sont responsables de ces atteintes à 77,8% ».
Jonathan Magoma explique cette situation par le « fait que le journaliste, dans son noble métier, ne veut pas fermer les yeux sur ce qui ne marche pas. Et très souvent, lorsque les journalistes en parlent, c’est comme s’ils créent des ennuis ».
L’organisation PPI regrette qu’actuellement exercer dans l’Est de la RDC comme journaliste soit considéré comme un signe de bravoure, de patriotisme et de passion pour la liberté d’informer.
« Les journalistes sont en train d’accomplir ce noble métier tout en n’ignorant pas les risques et le prix à payer qui, vu l’hostilité de la zone, peut aller jusqu’à l’irréparable », a confié Jonathan Magoma.
L’organisation PPI appelle le gouvernement congolais à remettre de l’ordre dans sa boutique. « Que l’Etat congolais rappelle à l’ordre ses différents services, et tout mettre en œuvre pour le retour de la paix dans toute la partie Est du pays ».
Cette organisation de promotion de la paix et la protection des défenseurs des droits humains préconise aussi des formations des journalistes sur leur sécurité intégrale et la vulgarisation de l’ordonnance-loi sur l’exercice de la liberté de la presse, et celle portant code du numérique. A cela, s’ajoutent « des actions des plaidoyers pour la protection des professionnels des médias ».
Pour rappel, au cours de l’année 2023, PPI a documenté 84 cas d’attentes à la liberté de la presse dont 62 % dans l’Est du pays.
Ignace BONANE