Au lendemain du naufrage sur le lac Kivu à Kituku, dans la ville de Goma, plusieurs voix s’élèvent pour demander un bilan précis de ce drame. Dans une déclaration faite par l’ASBL UPLA, il est jugé inadmissible que le gouvernement puisse fournir des informations inexactes au lieu de communiquer la vérité à sa population.
Emmanuel Nyakasane, représentant de l’UPLA, estime que le bilan devrait être revu pour éclairer l’opinion publique, car de nombreuses zones d’ombre persistent.
« Nous demandons avec insistance qu’on nous dise clairement combien de personnes étaient à bord du bateau. Le vice-gouverneur, nous ne savons pas d’où il a tiré les chiffres qu’il nous a donnés. Nous ignorons comment il a obtenu ce nombre, et il faudrait qu’il nous explique comment il en est arrivé là », s’est-il interrogé.
L’autre facteur à l’origine de ce drame semble être la fermeture de la route reliant le Sud-Kivu au Nord-Kivu, actuellement sous le contrôle des rebelles du M23.
Emmanuel Nyakasane a également interpellé les autorités, demandant l’ouverture immédiate de cette route, qui est un axe essentiel pour relier les deux provinces.
« Nous réclamons l’ouverture immédiate de la route Goma-Saké. Lorsque cette route était praticable, elle offrait de nombreux avantages. Nos frères et sœurs de Minova pouvaient se rendre à Goma pour seulement 3 000 francs congolais. Son impraticabilité est peut-être à l’origine de ce drame qui frappe une fois de plus l’Est du pays », a-t-il conclu.
Il convient de signaler que cette revendication s’ajoute à d’autres, toutes exprimant l’incompréhension quant à la situation. Plusieurs voix s’interrogent sur le fait qu’une route d’importance stratégique, reliant deux provinces, puisse être occupée par des rebelles sans que le gouvernement ne réagisse.
Certaines personnes doutent également du bilan officiel présenté par le gouvernement provincial et estiment que tout doit être fait pour informer correctement la population.
Jonas KASULA, depuis Goma