La communauté Sant’Egidio a tenu ce samedi 5 octobre 2024 son dialogue annuel interreligieux, réunissant des responsables des différentes confessions religieuses en province du Sud-Kivu.
Des représentants de diverses confessions religieuses, dont l’Église catholique, protestante, musulmane, etc., se sont rassemblés pour échanger autour du thème “Imaginer la paix”, dans une région meurtrie par les guerres et les conflits politiques.
Ces derniers sont appelés à prêcher pour la construction de la paix, l’amour de Dieu et du prochain, tout en évitant des enseignements à des fins politiques.
Ces leaders religieux ont unanimement opté pour la promotion de la paix, s’engageant à devenir de véritables ambassadeurs de la paix au sein de leurs religions. Ils ont signé, séance tenante, une lettre d’engagement avant d’allumer symboliquement la bougie de la paix.
Cet acte a été salué par la communauté Sant’Egidio, qui espère voir toutes les communautés prendre en compte les questions de paix, en mettant fin aux violences, les premiers ennemis de la paix.
C’est ce qu’a exprimé le Dr Bienvenu Maheshe, responsable de la communauté Sant’Egidio de Bukavu, dans sa présentation sur la paix comme reflet de Dieu.
“Depuis près de dix ans, nous organisons chaque année ce dialogue interreligieux, et à chaque édition, il y a du nouveau. Cette année, nous voulions que les gens se concentrent sur la paix. ‘Imaginer la paix’ parce que les gens sont épuisés par les guerres à répétition et ne pensent plus à la paix, mais plutôt à la vengeance. Pour obtenir la paix, il faut d’abord l’imaginer, puis passer à l’action”, a-t-il déclaré.
La plupart des intervenants au cours de ce dialogue ont insisté sur le fait que la paix en République Démocratique du Congo doit se fonder sur la justice transitionnelle, étant donné les tragédies et les périodes de massacres vécues par la population congolaise, sans que justice ait été rendue pour restaurer les droits des victimes.
“Tant que la réconciliation et la réparation ne seront pas effectuées avec responsabilité, la paix restera une utopie. D’où la nécessité de dialoguer pour progresser dans la recherche et la consolidation de la paix en République Démocratique du Congo et dans la région des Grands Lacs”, a expliqué Me Néné Bintu, présidente du bureau de coordination de la société civile.
La paix est un processus, et tous les participants à ce dialogue ont été invités à contribuer à la construction d’un pays où la paix deviendra une réalité, malgré les divergences culturelles et religieuses.
Patrick MAKIRO
