Face à la dégradation de l’environnement à Bukavu, les organisations d’assainissement tirent la sonnette d’alarme. Elles accusent certains politiciens de vouloir s’accaparer un secteur qu’elles ont investi et développé.
Dans une déclaration faite ce mercredi 9 octobre, la Synergie des Organisations d’Assainissement (SOA) a dénoncé les ingérences politiques qui menacent leur fonctionnement. Selon le Pasteur Makombe Mizo Kabare Janvier, porte-parole de la SOA, ces pressions se sont intensifiées depuis la rencontre du 1er octobre dernier entre le ministre provincial de l’environnement et les parties prenantes.
Malgré les défis, la SOA affirme collecter chaque jour 135 tonnes de déchets sur les 898 tonnes produites à Bukavu. Les membres de la synergie déplorent les attaques visant leur travail : “Comment comprendre qu’on nous accuse d’être responsables de la pollution alors que nous sommes en première ligne pour y remédier ?”, s’interroge Mizo Kabare.
Parmi les recommandations qu’ils ont formulées, on note : la mise en application de l’Édit provincial portant sur la gestion des déchets, l’élaboration d’un plan de gestion des déchets sur cinq ans qui serait adopté par l’Assemblée provinciale, le soutien au système de zonage qui attribue aux organisations d’assainissement des axes d’intervention, une campagne de sensibilisation pour rendre obligatoire l’enregistrement aux services d’évacuation des déchets, la réglementation de l’importation des boissons gazeuses et fortement alcoolisées, la suppression des multiples taxes, l’instauration d’un système de pénalisation, la prise de mesures efficaces pour appuyer les travaux communautaires et la prise en charge des cadres de base par le budget provincial.
La SOA promet de poursuivre ses actions en faveur de la population et compte sur le soutien du gouvernement provincial pour attirer de plus en plus d’investisseurs dans ce secteur.
Patrick MAKIRO