Le cadre de concertation de la société civile du Sud-Kivu condamne vigoureusement la décision de capturer et de transférer 12 chimpanzés du Centre de Réhabilitation des Primates de Lwiro vers un jardin zoologique à Kinshasa. Cette action, initiée par la Direction Générale de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) et financée par un partenariat avec la Chine, suscite une vive indignation parmi les défenseurs de l’environnement et les communautés locales.
Le Centre de Lwiro, reconnu mondialement pour ses efforts de réhabilitation des primates, travaille en collaboration avec des institutions telles que le Parc National de Kahuzi-Biega (PNKB), Primates Expertise, Gorilla Doctors, Ushiriki, WCS, Popof, KfW, GIZ, Socearuco, et One Health. Ces partenaires s’engagent depuis des années dans la protection des chimpanzés, une espèce emblématique et menacée d’extinction.
Le transfert envisagé est perçu comme une grave atteinte à ces efforts de conservation. Selon les experts, cette décision ne respecte pas les protocoles internationaux établis et met en péril les populations sauvages de chimpanzés, fragilisant davantage une biodiversité déjà en danger.
Le cadre de concertation souligne les conséquences néfastes de cette initiative : « la capture de ces primates affaiblit la population sauvage et compromet les efforts de conservation ; plusieurs partenaires internationaux menacent de retirer leur soutien financier et technique au Centre de Lwiro si cette opération est menée à bien ; cette décision ternit l’image du pays, qui risque de perdre la confiance de la communauté internationale en matière de protection de la biodiversité ; le transfert et l’adaptation à un nouvel environnement sont susceptibles de traumatiser ces animaux vulnérables et de nuire à leur santé ; les chimpanzés, considérés comme un patrimoine mondial, ont également une valeur culturelle inestimable pour les communautés autochtones, notamment les Pygmées ».
La société civile et les peuples autochtones demandent l’annulation immédiate de cette initiative. Ils exhortent le gouvernement congolais à respecter ses engagements internationaux en matière de conservation de la biodiversité et à renforcer les partenariats avec la communauté internationale pour la protection des chimpanzés.
Des actions concrètes sont également attendues pour lutter contre le braconnage et le trafic d’animaux sauvages, véritables fléaux qui menacent l’écosystème unique de la RDC.
Espoir KAMBA