Le 16 janvier marque la commémoration de Mzee Laurent-Désiré Kabila, héros national et défenseur de la souveraineté congolaise. Vingt-quatre ans après son assassinat, la République Démocratique du Congo est toujours confrontée à des guerres répétées, principalement à l’Est, alimentées par des puissances étrangères et les complicités internes de certains fils de la nation. Alors que le slogan emblématique « Ne jamais trahir le Congo » résonne encore, le pays semble plus que jamais livré à lui-même, trahi par ceux qui devraient le protéger.
Après la disparition de Mzee Laurent-Désiré Kabila, héros national et symbole de la souveraineté congolaise, la République Démocratique du Congo se trouve à un tournant critique de son histoire. Une réalité amère s’impose : le Congo est trahi, non pas seulement par ses ennemis extérieurs, mais aussi par ses propres fils.
La trahison des fils du Congo
Depuis 1996, le Rwanda et certains pays voisins mènent des agressions répétées contre la RDC, justifiées par des prétextes sécuritaires ou économiques. Cependant, le plus grand drame réside dans le rôle de certains Congolais qui, par avidité ou par soif de pouvoir, ont choisi de pactiser avec l’ennemi.
Ces traîtres, infiltrés dans les institutions ou opérant dans l’ombre, facilitent le pillage des richesses nationales et sabotent les efforts de paix. Les accords signés pour mettre fin aux conflits sont rapidement torpillés par des complicités internes. Comment expliquer qu’un pays aussi riche que le Congo, avec ses immenses ressources naturelles, soit réduit à l’impuissance face à ses agresseurs ?
Des minerais tels que le coltan, l’or et le cobalt, essentiels à l’économie mondiale, quittent clandestinement les terres congolaises pour enrichir des puissances étrangères, avec la bénédiction silencieuse de certains dirigeants et hommes d’affaires locaux. Pendant ce temps, les populations de l’Est subissent massacres, viols et déplacements massifs.
La guerre de l’Est : un exemple de trahison organisée
L’Est du pays est devenu le théâtre d’une guerre sans fin. Des groupes rebelles armés, souvent soutenus par des voisins comme le Rwanda, sèment la terreur. Mais ces agressions ne prospéreraient pas sans le soutien discret de certains Congolais :
Des élites politiques qui signent des accords secrets, échangeant la paix contre des intérêts personnels.
Des officiers de l’armée corrompus, vendant des armes ou détournant les ressources militaires.
Des chefs d’entreprise locaux collaborant avec des multinationales pour exploiter illégalement les richesses nationales.
Cette trahison, maquillée en opportunisme, a transformé le Congo en un champ de bataille permanent, où la souffrance des populations est devenue une normalité.
24 ans de silence et d’inaction
Mzee Laurent-Désiré Kabila avait lancé un appel à la révolution et à la vigilance contre les forces étrangères. Mais qu’a-t-on fait de son héritage ? Aujourd’hui, les dirigeants semblent plus préoccupés par la préservation de leurs privilèges que par la défense de la souveraineté nationale. Les institutions sont affaiblies, les décisions stratégiques bradées, et le peuple congolais abandonné à lui-même.
Peut-on encore parler de dignité nationale quand des Congolais eux-mêmes alimentent la machine de la destruction ?
Un appel à la révolution patriotique
Face à cet état de trahison généralisée, il est temps pour le peuple congolais de se lever : “Chaque Congolais, du simple citoyen au dirigeant, doit dénoncer les traîtres et exiger la reddition des comptes ; la souveraineté passe par une armée indépendante, bien formée et équipée, débarrassée des infiltrations et des corruptions ; enseigner aux jeunes générations l’amour de la patrie et le devoir de protéger leur héritage ; les collaborateurs internes doivent être jugés et sanctionnés. La justice doit devenir un outil de dissuasion contre la corruption et la trahison”.
Une dernière chance pour honorer Mzee
Rendre hommage à Laurent-Désiré Kabila ne peut se limiter à des discours ou des cérémonies. C’est en se souvenant de son sacrifice et en redressant le pays que l’on pourra véritablement dire qu’on n’a pas trahi son héritage.
Les Congolais doivent se souvenir que leur avenir dépend de leur unité et de leur détermination à rejeter la trahison sous toutes ses formes.
En ce jour de commémoration, un message retentit : l’heure est venue de dire “NON” aux traîtres et “OUI” à une révolution patriotique.
Que la mémoire de Mzee Kabila soit le moteur d’une nouvelle ère où le Congo se lève enfin pour défendre sa souveraineté.
Par Pacifique Mulemangabo