L’organisation Partenariat pour la Protection Intégrée (PPI) a documenté 75 nouveaux cas de violation de la liberté de la presse en République Démocratique du Congo au cours de l’année 2024. Ces chiffres ont été révélés lors d’une conférence de presse tenue ce mardi 21 janvier 2025 à Bukavu.
Selon Jonathan Magoma, Directeur des programmes et Directeur Exécutif ad interim de PPI, quatre provinces de l’Est du pays sont particulièrement concernées par ces violations. « La province du Sud-Kivu arrive en première position avec 34 cas, suivie du Nord-Kivu avec 21 cas, de l’Ituri avec 13 cas, et enfin la province du Tanganyika avec 7 cas », a-t-il précisé.
Les violations rapportées incluent principalement des assassinats de journalistes, des arrestations, des poursuites judiciaires à l’encontre des journalistes, des enlèvements, des tentatives d’assassinat, des menaces de mort, des pressions fiscales, la fermeture de certains organes de presse, ainsi que des entraves au libre accès à l’information.
PPI a salué l’appui technique de son partenaire Internews et le financement de la coopération suisse, qui ont contribué à l’amélioration de l’environnement de travail des professionnels des médias à travers le projet « Protéger la liberté d’informer en RDC ». PPI a mis en place plusieurs outils et mécanismes pour répondre à ces violations, notamment des alertes, des communiqués de presse, des séances de plaidoyer, des campagnes médiatiques, ainsi que des ateliers destinés à renforcer la collaboration et les échanges entre les professionnels des médias, les autorités politico-administratives et les services de sécurité.
Six journalistes ont été accompagnés en justice grâce à l’assistance d’avocats fournis par PPI chaque fois qu’ils ont été arrêtés, interpellés ou poursuivis en justice par le biais de mandats ou convocations à leur encontre.
Pour lutter contre la persistance des violations de la liberté de la presse en RDC, PPI recommande à l’État congolais de « mettre en application les textes et lois qui promeuvent la liberté de la presse, de mener des enquêtes sérieuses sur les assassinats de journalistes en 2024 et les années précédentes, et d’accorder des subventions aux médias pour les rendre autonomes et indépendants ».
L’organisation rappelle aux journalistes qu’ils sont les premiers garants de leur propre sécurité. « Les journalistes doivent veiller à leur propre sécurité en prenant en compte le contexte changeant dans lequel ils exercent, tout en respectant les lois du pays ainsi que le code d’éthique et de déontologie du journaliste congolais ».
Ignace B.