La récente décision de l’évêque de Kolwezi, Mgr Richard Kazadi Kamba, de fermer temporairement la paroisse Saint Pascal de Luilu suite à des actes de profanation a suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux. Certains y voient une mesure sévère, d’autres un geste courageux. Mais que signifie réellement cette décision dans la tradition catholique ? En réponse, la rédaction de LABEUR INFO a mené de recherches sur les causes de cet acte ce dimanche 06 Avril 2025.

Le 1er avril 2025, des objets sacrés ont été volés dans l’église paroissiale Saint Pascal, notamment des statues de la Vierge Marie, des hosties consacrées et d’autres sacramentaux. Pour l’Église catholique, ces éléments ne sont pas simplement décoratifs : ils sont porteurs d’une présence spirituelle réelle, en particulier les hosties, considérées comme le Corps du Christ.

Ce genre de profanation atteint directement la dignité du lieu de culte. Elle exige une réponse à la hauteur de sa gravité.

Contrairement à ce que certains pensent, la fermeture de l’église n’est pas une punition arbitraire. 

Elle s’inscrit dans le droit de l’Église catholique, plus précisément dans le Code de droit canonique.

Le canon 1211 stipule :

 « Les lieux sacrés sont profanés quand ils subissent une action gravement injurieuse qui scandalise les fidèles ; ils ne peuvent être utilisés tant qu’ils n’ont pas été purifiés selon les rites prescrits ».

Mgr Richard Kazadi Kamba, en tant qu’ordinaire du lieu, a donc pris cette mesure non pas pour punir les fidèles, mais pour protéger la sacralité du lieu et appeler la communauté à un chemin de réparation.

La tradition catholique s’appuie aussi sur la Bible pour justifier une telle démarche. Dans l’Ancien Testament, Dieu demande que ses lieux soient traités avec respect :

« Vous révérerez mon sanctuaire. » (Lévitique 19,30

Et dans le Nouveau Testament, Jésus chasse les marchands du Temple, disant :

« Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de commerce ». (Jean 2,16)

Ces passages montrent que le lieu de culte n’est pas neutre : il est consacré, mis à part, et toute atteinte à sa sainteté appelle une purification.

Pour les catholiques, cette fermeture n’est pas une simple mesure administrative. Elle est un acte spirituel, qui invite les fidèles à réfléchir sur la gravité des faits et à s’engager dans un temps de prière, de pénitence et de réparation.

Loin d’être une exclusion, cette mise à l’écart temporaire est une manière de redonner sa valeur sacrée à l’église, blessée par les actes de profanation.

La paroisse Saint Pascal pourra rouvrir après un rite de réparation, qui sera dirigé par l’évêque ou un prêtre délégué. Ce rite comporte des prières spécifiques, une bénédiction du lieu et, souvent, une célébration eucharistique de réconciliation.

La date de cette réouverture n’a pas encore été communiquée, mais les fidèles sont invités à s’unir dans la prière et la vigilance spirituelle à travers le chapelet de 7 douleurs 

La fermeture de la paroisse Saint Pascal de Luilu n’est pas qu’un geste d’autorité : c’est un signal spirituel fort. Dans une société où les repères se brouillent, l’Église catholique rappelle que certains lieux ne sont pas comme les autres. Ils demandent silence, respect et dignité.

Plutôt que de juger cette décision à la hâte, il est essentiel de comprendre le sens profond qu’elle porte : la défense du sacré et l’appel à une foi vivante et cohérente.

Pacifique MULEMANGABO

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