L’archevêque de Kinshasa, Fridolin Cardinal Ambongo Besungu, participait à son premier conclave (du 7 au 8 mai 2025) qui a débouché sur l’élection du pape Léon XIV, de son vrai nom Robert Francis Prevost, pour remplacer François.
En direct de la télévision française KTO, aux côtés des archevêques de Marseille et du Québec aussi présents en conclave, le cardinal congolais a raconté le vendredi 9 mai 205 cette expérience inédite lors d’une émission spéciale dans laquelle, il a été invité.
« Avant d’entrer en conclave, je pensais que, lors du conclave, les cardinaux se parlaient entre eux, ils échangeaient. mais non. Ce que j’ai découvert, c’est la solennité du moment », explique-t-il.
« On est entré, il y a eu le serment qu’on a prêté. Ensuite, la porte se ferme, mais de façon solennelle. Cela a sonné sur moi, ça y est ! les choses sérieuses commencent, je suis effectivement en conclave », se rappelle le cardinal Ambongo, qui dit avoir vécu ce moment avec “beaucoup d’humilité”, en se voyant “tout petit” devant “la gravité de l’évènement”.
Le seigneur avait déjà choisi son pape avant cet accomplissement par le conclave
L’archevêque de Kinshasa avoue ne pas avoir “des idées très claires” en entrant en conclave.
« J’étais même surpris de constater que malgré cette confusion au départ, on n’a pas mis longtemps pour tomber tous d’accord sur un homme », assure-t-il, avant de déclarer, un peu comme avant lui, son homologue de Marseille, le cardinal Jean-Marc Aveline : « le seigneur avait déjà choisi son cardinal, il n’attendait de nous que de le rejoindre sur son choix ».
« Je crois que ça été vite fait parce que nous sommes tous entrés en conclave de bonne foi. Il n’y avait pas comme on entend dans des films : des agendas, des calculs. Les cardinaux n’étaient pas dans des calculs. Tout de suite, nous avons rejoint ce que le seigneur nous indiquait comme chemin », appuie Fridolin Ambongo.
Sur la nationalité voire le continent d’où est issu l’heureux élu par le conclave, le numéro un de l’Église catholique du Congo affirme que toutes ces questions ne se posent pas. Il rappelle, d’ailleurs, que s’il fallait se fier aux prédictions ou pronostics des uns et des autres la veille du conclave, il paraissait “impossible” d’élire un pape issu des USA, d’où est issu Léon XIV.
« A écouter les réseaux sociaux et les journaux, naturellement ça aurait été impossible ou très difficile que cela arrive (qu’on ait un pape venant des USA, ndlr). J’ai même entendu des Américains dire la même chose. Il y en a même qui disaient que l’heure était venue pour l’Afrique, pour l’Asie … Mais de mon expérience au conclave, c’est que quand les cardinaux se réunissent, toutes ces questions ne se posent pas », constate ce seul témoin congolais du dernier conclave.
L’unique chose qui compte, selon lui, « c’est le profil des personnes qui sont là, quelle que soit l’origine, quelle que soit la couleur ou la façon d’être ». La seule interrogation, souligne l’ancien archevêque de Mbandaka-Bikoro, doit être “si c’est l’homme qu’il faut pour guider le peuple de Dieu au niveau universel”. « Et, c’est ce qui est arrivé », conclut Fridolin Ambongo.
L’archevêque de Kinshasa était parmi les 133 électeurs du 76 ème conclave de l’Eglise catholique romaine qui a élu, jeudi 8 mai, le pape Léon XIV (l’Américain Robert Francis Prevost) après seulement quatre tours de votes, soit un de moins que lors de l’élection du pape François, décédé le 21 avril dernier.