Des acteurs étatiques et sociaux de la province du Sud-Kivu réitèrent leur engagement de combattre les violences et justices populaires dont sont victimes les femmes accusées de sorcellerie dans les différents territoires de la province du Sud-Kivu. Cet engagement est contenu dans la déclaration finale qui a sanctionné l’atelier stratégique d’évaluation de la situation sécuritaire des femmes liées aux accusations de sorcellerie et présentée ce mercredi 04 aout 2021 au cours d’une conférence de presse tenue à Bukavu.
Selon Madame Julienne Baseke, coordonnatrice de l’Association des Femmes des Médias, AFEM en sigle, ces assises constituent une suite de l’atelier de plaidoyer sur cette problématique tenue au mois de mars 2021. Elle indique qu’entre mars et fin juillet ; il y’a eu une légère amélioration.
« Je peux dire qu’il y’a une légère amélioration. Lors de l’atelier de mars, les groupes d’alerte précoce avaient rapporté une cinquantaine de cas des violences et justices populaires. Au cours de ces travaux d’évaluation, les groupes d’alerte n’ont présenté qu’une trentaine. Ca s’améliore mais il faut que ça s’arrête car c’est un problème majeur qui gangrène les communautés », a déclaré la coordonnatrice d’AFM.
Pour pallier ce fléau, les participants constitués des députés provinciaux, des représentants du gouvernement, des chefs coutumiers, des journalistes et des acteurs de la société civile se sont engagés, chacun en ce qui lui concerne, de poursuivre le combat contre les violences et justices populaires dont sont victimes les femmes accusées de sorcellerie.
« Conscientes de notre rôle et responsabilité comme Autorité politique, administrative et coutumière d’une part, et comme acteurs sociaux d’autre part pour contribuer au respect des droits de l’homme et à la cohésion sociale ; faisons la présente Déclaration en guise d’engagement à poursuivre notre combat contre toute forme de violence et de justice populaire à l’endroit des femmes accusées de sorcellerie, et de mettre en œuvre les stratégies nécessaires pour ce faire », a déclaré Madame Solange Lwashiga, représentante de la société civile, lors de la présentation de la déclaration finale.
Pour s’assurer du respect des engagements pris par les différentes parties prenantes, AFEM annonce des lobbies en synergie et la mise en place d’un comité de suivi pour cette fin.
D’aucuns estiment que cette initiative apporte une lueur d’espoir pour endiguer le phénomène dit « Mujakazi » qui cause des victimes de justice populaire dans certains territoires de suite des prophéties divisionnistes.
Précisons que cet atelier a été organisé par l’Association des Femmes des Médias, AFEM, en collaboration avec le Cadre Permanent de la Femme Congolaise, CAFCO, appuyé par DIFD à travers Internews.
Ignace BONANE