Dans un contexte particulièrement tendu, où la ville de Goma et d’autres localités des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu sont sous l’occupation du mouvement rebelle Alliance Fleuve Congo et du M23, le Cardinal Fridolin Ambongo a exprimé son engagement envers un dialogue véritablement inclusif et une résolution durable de la crise.
Lors d’une récente déclaration faite ce dimanche 09 février à Kinshasa, le Cardinal a souligné l’importance d’une démarche de paix qui ne laisse personne de côté. “S’il faut qu’on aille à Goma, nous allons y aller. Nous irons parler avec tout le monde. Même s’il habite sur la lune, nous arriverons sur la lune”, a-t-il insisté, mettant l’accent sur la nécessité d’un dialogue ouvert et sincère avec tous les acteurs concernés, sans exception.
Cette déclaration intervient alors que la situation dans les provinces du Nord-Kivu et Sud-Kivu reste alarmante. L’Alliance Fleuve Congo, un groupe rebelle récent dirigé par l’ancien Président de la CENI Corneille Naanga, et le M23 ont intensifié leur présence sur le terrain, provoquant une escalade de la violence et une grave crise humanitaire. Les habitants de Goma, par exemple, se trouvent pris entre les feux croisés des groupes armés, et la communauté internationale, bien que préoccupée, semble peiner à trouver une solution durable.
Selon des chiffres révélés par les autorités nationales, plus de 3000 personnes sont décédées et plusieurs milliers de blessés. Le régime de Kinshasa dénonce également des scènes de pillages et de violations des droits humains par ces rebelles.
Dans ce contexte, le Cardinal Ambongo, figure respectée de la hiérarchie catholique et leader moral, a appelé à une action qui dépasse les clivages politiques et ethniques. “Nous ne pouvons pas faire l’économie de l’inclusivité si nous voulons que ce dialogue aboutisse à une solution durable”, a-t-il affirmé, soulignant que la paix ne pourra se construire que si toutes les voix, y compris celles des groupes rebelles et des communautés locales, sont entendues et prises en compte.
Pour le Cardinal, la paix ne peut se réaliser par la contrainte militaire, mais par un processus politique inclusif et respectueux des droits de chaque individu. Cette vision d’une paix inclusive reflète son engagement en faveur de la réconciliation nationale, un principe qu’il défend depuis de nombreuses années face aux tensions entre les différentes communautés de l’Est de la RDC.
L’appel du Cardinal Fridolin Ambongo résonne comme un avertissement à la communauté internationale et aux dirigeants politiques : il est impératif d’adopter une approche qui englobe tous les acteurs, y compris ceux qui, au premier abord, semblent être des adversaires. Cela nécessite non seulement de mettre en place des négociations sans préjugés, mais aussi d’impliquer les populations locales, souvent les premières victimes des violences.
Les appels à la paix et à la réconciliation sont nombreux, mais la route reste semée d’embûches. En attendant, les habitants de Goma et des environs continuent de vivre dans l’incertitude, avec l’espoir que, malgré l’ampleur du défi, des solutions concrètes émergeront. Le mouvement rebelle a mis en place une administration parallèle dans la ville de Goma, en nommant un gouverneur et deux vice-gouverneurs.
Espoir KAMBA