Face à la dégradation de la situation sécuritaire qui prévaut à l’Est de la République Démocratique du Congo, à la suite des affrontements entre les forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et les rebelles du M23, l’archevêque de Bukavu, Mgr François-Xavier Maroy, a lancé un cri d’alarme aux autorités, avec la mention : “Notre secours est dans les mains du Seigneur.”
Pour l’archevêque de Bukavu, depuis le Nord-Kivu jusqu’au Sud-Kivu, le peuple subit une guerre aux conséquences multiples dont le motif reste inconnu. Dans tous les rangs, civils et militaires, les pertes en vies humaines, en matériels divers et en temps sont incalculables.
Cris d’alarme des innocents
“Ce peuple innocent supplie les autorités, tant civiles que militaires, au niveau provincial, national et international, qui peuvent nous entendre, de lui éviter un autre bain de sang qui ne profite à personne, humainement parlant. Et que le peuple a les yeux et les oreilles tournés vers le sommet en Tanzanie qui se tient aujourd’hui et demain. Il revient aux dirigeants, qui sont nos frères africains, de prendre des décisions utiles pour arrêter la guerre au lieu de prolonger des discussions qui laissent le peuple meurtri dans l’agonie”, témoigne l’archevêque de Bukavu.
Notre secours est dans le nom du Seigneur, qui a fait le ciel et la terre.
Il ajoute : “Il est par ailleurs de leur responsabilité d’éviter les affrontements dans les grandes agglomérations et au milieu de la population civile. Tout en encourageant nos vaillants militaires, pour qui nous ne cessons de prier, nous déplorons cependant que certains de nos frères, qui vont ou qui reviennent du front, semblent nous assimiler à leurs ennemis en nous pillant et nous tuant pour rien. On entend dire que certains commencent à vouloir installer leurs armes dans les parcelles de paisibles citoyens, comme pour transformer Bukavu, cette ville martyre de plus de trois décennies, en un champ de bataille. Il faudrait y réfléchir à deux fois, tenant compte, entre autres, du récent carnage à Goma.”
Rappelons qu’en date du 22 janvier 2025, l’archevêque de Bukavu avait adressé un message au peuple de Dieu de l’Archidiocèse, en particulier, et de la province ecclésiastique, en général, avec pour titre : “Que devons-nous faire ? (Lc 3, 4)”. L’unique objectif était de prévenir le pire, afin d’éviter les expériences douloureuses du passé, dont les plaies ne sont pas encore cicatrisées.
Benjamin MUKANIRE