Dans un contexte marqué par des tensions sécuritaires et une crise humanitaire persistante, un souffle d’espoir renaît à travers l’engagement citoyen. À Bukavu, dans l’Est de la République Démocratique du Congo, des jeunes membres du mouvement ATD Quart Monde ont lancé une campagne ambitieuse de plantation d’arbres. L’objectif est de restaurer l’environnement et de protéger les populations locales contre les catastrophes naturelles.
C’est au quartier Nkafu, à proximité de l’Hôpital Général, dans la commune de Kadutu, que l’initiative a récemment pris forme. La zone est connue pour ses éboulements fréquents, mettant en danger la vie des habitants. Pour les membres d’ATD Quart Monde, cette action de reboisement constitue une réponse concrète aux défis environnementaux qui minent la région.
« Nous voulons stabiliser les sols et redonner vie à la nature », explique Daniel Alingila, représentant d’ATD Quart Monde. Il précise que cette action vise avant tout à protéger les habitations menacées par l’érosion et les glissements de terrain.
« Le site ici est frappé par des catastrophes naturelles. Avec ces gestes de mise en terre, nous espérons que le sol sera stabilisé et que les familles vivront désormais dans un environnement plus sûr », affirme-t-il.
La mobilisation dépasse les seuls cercles militants. Des chefs de quartiers, des autorités locales ainsi que des familles entières participent activement à cette campagne. Ils accompagnent les jeunes non seulement dans la mise en terre des plants, mais aussi dans leur entretien quotidien. Une implication communautaire qui, selon Alingila, garantit le succès à long terme du projet : « Ce sont les familles elles-mêmes qui prennent soin des plantes, et cela donne de bons résultats », souligne-t-il.
Parmi les habitants engagés, la voix d’un jeune garçon d’une dizaine d’années, visiblement marqué par les dangers de l’érosion, rappelle l’importance de ces efforts : « Un jour, j’ai failli être emporté par un éboulement. Je suis tombé alors que j’étais dans la maison de mon père », confie-t-il, évoquant la peur, mais aussi l’espoir que cette campagne représente.
Au-delà du geste écologique, cette action de reboisement apparaît comme un levier de résilience communautaire face à des défis environnementaux, sociaux et sécuritaires. Les jeunes de Bukavu, avec l’appui de leurs aînés, démontrent qu’il est possible d’agir localement pour bâtir un avenir plus sûr et plus vert.
Article produit dans le cadre du projet « Habari za Mahali », un projet du consortium RATECO, REMEL, avec le soutien de Media4Dialogue de La Benevolencija.