Rédaction La circulation est perturbée sur les artères principales de la ville de Bukavu. A la base, les chauffeurs de taxi, communément appelés “taximen” exigent la hausse du prix d’une course sur les tronçons place de l’indépendance, Nyawera, Nguba et Labotte, Nyawera, Nguba ; qui selon eux doit quitter de 500 à 1000 francs congolais.
Pour manifester leur colère, plusieurs d’entre eux n’ont pas vaqué à leurs occupations mais ont plutôt fait un sit-in à la mairie. D’autres se sont regroupés dans plusieurs coins de la ville où ils traquent certains de leurs collègues qui n’ont pas obtempéré au mot d’ordre.
Interrogés sur place, quelques taximamen font savoir qu’ils sont là pour exiger du respect à leur travail qui, selon eux, a perdu son caractère respectueux.
“Nous manifestons pour exiger du respect envers notre métier. Aujourd’hui, le métier de taxi est très négligé. Imaginez, nous devons faire un versement de 35.000fc par jour chez nos boss, plus le carburant et notre salaire. Mais pour y arriver je dois quitter soit place de l’indépendance ou Labotte jusqu’à Nguba pour me payer 500f. C’est vraiment impossible au vu surtout de la hausse du prix de carburant”, s’indigne un taximan rencontré par un reporter de LABEUR.INFO.
Quid de la fixation du prix ? Un autre manifestant explique.
“Je suis taximan depuis très longtemps dans la ville de Bukavu. Je me rappelle très bien le prix d’une course en 2008 était de 300 Fc quand 1 littre de carburant coûtait 850 Fc et 1 dollar américain valait 830 fc. Quand on a haussé le prix du carburant à 1200fc et le dollar à 1200 Fc, le Maire de l’époque nous avait autorisé de hausser le prix jusqu’à 500fc la course et c’est par là que ce prix est venu. Aujourd’hui 1 dollar vaut 2000 Fc, 1 littre de carburant 2.200 Fc mais nous, on est toujours à 500 Fc. Nous trouvons que c’est vraiment injuste, voilà pourquoi nous réclamons qu’on puisse hausser le prix jusqu’à 1000fc la course soit 0.5 USD comme c’était le cas au paravent”, a-t-il dit.
Il faut également signaler que ces manifestants exigent par la même occasion la démission du président de L’Association des Chauffeurs du Congo, section du Sud-Kivu en la personne de Kayeye Muhimuzi. Ils l’accusent la non implication dans la recherche de solution à leurs revendications.
“Il travaille en connivence avec les autorités en lieu et place de défendre nos intérêts”, déclare un autre manifestant.
Interrogé à ce sujet en qualité d’économiste, le professeur Augustin Mutabazi juge fondée cette revendication. Il justifie sa position par la longue durée de stabilité que cette situation a pris alors que sur le plan économique il y’a eu des changements dans tous les sens.
Frédéric BAGALWA
