« Même si vous changez, vous remplacez vos pompes, il n’y aura pas de solution », c’est par ces mots que les communautés locales de la Gouvernance Participative et l’ensemble de la population du quartier Nyalukemba, dans la ville de Bukavu, exigent le rétablissement de l’eau à Nguba. Ces derniers ont manifesté de Nguba jusqu’à la direction provinciale de la Regideso, sous un concert des bidons en mains pour exprimer leur indignation.
Les manifestants font savoir que cela fait six mois qu’ils ne sont pas desservis en eau potable suite à une panne technique liée à la pompe, mais rien n’est fait pour la réparer. Ils soulèvent plusieurs conséquences déjà enregistrées suite au manque d’eau notamment des infections et différentes autres maladies.
Ils indiquent que la REGIDESO étant une entreprise commerciale, elle les est redevable, car ils ont aussi le devoir d’honorer leurs factures et le droit de bénéficier de services adéquats.
Réagissant à la déclaration du Directeur provinciale de la REGIDESO qui les avait appelés à la patience, ces manifestants estiment que c’est un sabotage technique de la part de la REGIDESO.
“Pour nous, c’est tout simplement un sabotage technique. C’est une panne que vous avez créée de toutes pièces, et par ignorance, alors que vous avez des grands ingénieurs électriciens, hydrauliciens, comptés parmi les meilleurs de la ville et du pays”, a déclaré Mwalimu Vincent Mukwege Buhendwa, un des signataires de cette déclaration.
La population de Nguba pense que ladite panne est une manœuvre organisée par la REGIDESO suite à la mauvaise installation.
“Des sources fiables de votre entreprise REGIDESO, nous renseignent que depuis un temps, vous avez supprimé le réservoir qui desservait Nguba par gravité, et c’est ce qui a endommagé les deux pompes, car, la nuit, toutes les vannes sont fermées et les pompes sont surchargés du fait que la conduite de refoulement est aussi surchargée et cela ne peut qu’endommager les refoulements et les axes des pompes dont il s’agit. De là, nous comprenons, et nous déduisons, qu’il s’agit plutôt d’une mauvaise installation et non d’une panne”, peut-on lire dans leur déclaration.
Pour Pasteur Mizo Kabare de la LICOSKI, la population veut engager les autorités à tous les niveaux dans les pratiques de redevabilité. Il estime que c’est une erreur grave de laisser le monopole de la production, commercialisation et la distribution de l’eau à la REGIDESO car la loi autorise d’investir dans ce secteur. Mizo ajoute que les autorités ont l’obligation des résultats qui est de l’eau aux robinets.
« sans cela, ça ne va pas marcher et la population ne va pas continuer à supporter ce calvaire. Ce qui importe pour nous c’est de voir de l’eau ».
A sa prise de parole, Monsieur Valère Ntumba Kayembe, Directeur provinciale de REGIDESO au Sud-Kivu, a souligné que le problème de Nguba n’est pas tel que peuvent l’imaginer ses abonnés mais c’est plutôt un problème réel lié à la technique.
« Je sais que vos revendications n’ont pas des réponses d’autant plus que ce que vous vous nous considérez comme un sabotage, c’est seulement dans vos têtes. Cette panne crée un manque à gagner pour l’entreprise… tout ce qu’on vous demande c’est de rentrer, de regagner vos maisons parce que la REGIDESO est à pied d’œuvre pour rétablir la situation de fournir à Nguba. Il n’y a rien des revendications dans tout ce que vous venez de lire, la situation est réelle et elle est technique”, a-t-il déclaré.
Pour rappel, cela fait plusieurs mois que les abonnés de la REGIDESO qui habitent Nguba dans la commune d’Ibanda font face à la pénurie d’eau, situation qui expose des enfants filles et garçons à des insécurités et vagabondages car obligés de chercher de l’eau au lac ou à la rivière.
Bernardin MATABARO
