« Informer en période pré et postélectorale dans la zone en conflit », tel est le thème au centre d’un atelier de restitution de deux jours, soit du 20 au 21 février 2024, qui a réuni 15 journalistes de la ville de Bukavu. Cette restitution a été faite par deux journalistes formateurs, Ernest Muhero et Ignace BONANE, formés par l’Association des journalistes professionnels de Belgique avec sept organisations partenaires de l’Association des Journalistes professionnels et représentatives de la profession en RDC. C’est notamment l’UNPC, l’OMEC, FRPC, JED, UCOFEM, AMIL et ACOPEFE, avec le soutien de Wallonie-Bruxelles-International.
Le premier jour, les participants ont longuement échangé sur les défis auxquels les journalistes du Sud-Kivu font face pendant la période électorale.
C’est entre autres des défis relatifs à la faiblesse des moyens, à l’insécurité physique des professionnels des médias, à l’accès difficile aux sources d’informations, aux pressions et au militantisme.
Après, des échanges ont porté sur le code d’éthique et déontologie du journaliste congolais. Ici, un accent particulier a été mis sur les piliers de la déontologie du journaliste, à savoir ; « l’intégrité, la vérité, la rigueur, l’exactitude, l’impartialité et le comportement professionnel ».
Les orateurs du jour ont appelé les participants à lire et à appliquer régulièrement les dispositions du Code d’éthique et déontologie du journaliste qui constitue le guide de cette noble profession.
Pour le second jour, des modules sur la lutte contre la désinformation (fact cheking), la sécurité physique et numérique du journaliste ainsi que sur le journalisme en zone de conflit ont été abordés.
« Au vu des défis et risques identifiés, nous avons insisté sur la nécessité d’observer notre code d’éthique et déontologie. Nous avons expliqué des attitudes à développer au bureau, après le travail, à la maison et en mission pour réduire, tant soit peu, les menaces et risques qui pèsent sur les journalistes. Des modules sur la vérification des faits, des images, des audio et des vidéos ont été également développés car on voit des médias relayer des fausses informations pendant cette période électorale », a confié Ignace BONNANE, un des formateurs.
Les facilitateurs de cet atelier se sont dits « disposés » à poursuivre sur cette lancée en vue de contribuer à l’assainissement du secteur médiatique dans la province du Sud-Kivu.
« Personnellement, j’ai appris le journalisme sur le tas. Alors une passion, j’ai appris des ainés et surtout des expériences. Les formations s’en sont suivies plus tard mais notre reconnaissance pour ce que les ainés nous ont transmis est sincère (…) A ce titre, lorsque nous sommes aussi sollicités pour partager les connaissances et les expériences, il est de notre devoir de rendre la pareille », a expliqué Ignace BONANE.
Les participants, de leur côté, n’ont pas caché leurs impressions après avoir été outillés.
« Cette formation nous sera bénéfique dans l’exercice de notre travail. Nous promettons de faire preuve de plus de professionnalisme pour ne pas tomber dans la désinformation ou dans la propagation des discours de haine », a confié Mr Jacques Wakilongo, journaliste à RTA.
Précisons que ces formations en cascade sont organisées, tour à tour, par d’autres journalistes formateurs formés par l’Association des Journalistes Professionnels de Belgique au début du mois de février 2024.
Benjamin MUKANIRE
