Dans le cadre de son projet « Appui à la promotion de la culture comme vecteur de changement pour le développement pacifique et humain des communautés de Bukavu », Uwezo Afrika Initiative, à travers sa plateforme Uwezo Media, a organisé ce jeudi 11 Octobre 2025 sa troisième émission publique de la série « Parole à l’artiste », sous le thème: « Expression culturelle comme alternative à la violence».
L’événement a réuni des artistes, journalistes et opérateurs culturels autour d’un panel d’échange sur la manière dont la culture peut servir de levier pour dénoncer les violences et promouvoir la paix, dans un contexte marqué par la guerre et l’insécurité dans l’Est de la RDC.
Lors du panel, plusieurs intervenants ont exprimé leurs inquiétudes face aux violences persistantes, mais aussi leur conviction que la parole publique et artistique est un outil de transformation sociale.
« Nous vivons dans une ville où la peur et la haine se répandent facilement. Mais parler des violences, c’est donner une voix à ceux qui souffrent en silence », a déclaré Fortunée IRAGI, artiste slameuse de Bukavu.
« Nos chansons, nos poèmes et nos pièces de théâtre doivent raconter la vérité du peuple, mais toujours avec prudence et responsabilité », a ajouté la Reine Saidath.
Pour madame Carine BAHIZIRE, chargée de projet « Promotion de la culture comme vecteur de changement pour le développement pacifique et humain des communautés de Bukavu », il était important que les artistes sachent leur rôle en cette période de conflit.
« Financée par Enabel, cette émission publique est parmie celles que nous organisons pour promouvoir l’art. Cette activité avait pour objectif de promouvoir l’expression culturelle comme outil de sensibilisation, d’éducation à la paix et à la cohésion sociale. C’est pourquoi je lance un message fort à tous les artistes et opérateurs culturels à rester dans le même angle de dire tout haut mais avec prudence les violences en cette période de guerre » a-t-elle dit.
Les opérateurs culturels ont souligné que trop souvent, la violence reste tue, par crainte de représailles ou par découragement. Selon eux, mettre en lumière les injustices à travers l’art ou les médias permet de sensibiliser la population et favoriser la solidarité communautaire.
Les participants ont également discuté des bénéfices concrets de dénoncer les violences de manière culturelle et pacifique. Cette troisième édition de « Parole à l’artiste » illustre la volonté d’Uwezo Afrika Initiative de mettre la culture au cœur du dialogue social et de la prévention de la violence.
Les discussions ont abouti à la formulation de stratégies concrètes, telles que : organiser des ateliers artistiques dans les quartiers, collaborer avec les médias pour diffuser des messages de paix et encourager la jeunesse à s’impliquer dans des initiatives culturelles.
«Là où les armes détruisent, l’art réunit et guérit. Nous devons utiliser chaque note, chaque mot, chaque image pour restaurer la dignité et l’espoir », a conclu Christian Buzangu de Uwezo Media.
À Bukavu, en pleine période de conflit et d’insécurité, cette initiative rappelle que la culture et l’art sont des alternatives puissantes à la violence. En donnant la parole aux victimes et en transformant leurs expériences en œuvres créatives, Uwezo Afrika Initiative contribue à bâtir une communauté plus résiliente, consciente et pacifique.
Pacifique Mulemangabo