Rédaction La nuit du lundi 5 au mardi 6 août 2024 a tourné au vinaigre dans presque tous les quartiers de la commune de Karisimbi à Goma et dans une grande partie du territoire de Nyiragongo, dans la province du Nord-Kivu.
Des citoyens paisibles, déjà traumatisés par la guerre du M23 appuyé par l’armée rwandaise, ont vécu « un véritable concert de balles réelles » lancé par des malfrats qui ont imposé leur loi dans presque toute la commune de Karisimbi.
La nuit du lundi 5 août restera peut-être gravée dans la mémoire des Gomatraciens, qui n’ont pas fermé l’œil et ont assisté, médusés, à la domination de la ville par des bandits menés par Kapend Kamand Faustin.
Ce scénario semblait presque fictif, comme un tournage de film soigneusement planifié.
Pourtant, des patrouilles nocturnes sont organisées chaque jour par les forces de l’ordre. Les quartiers de Mabanga Nord et Sud, Kasika, Katoyi, Majengo, Ndosho et Mugunga ont vécu des moments cauchemardesques qui pourraient être parmi les pires de leur histoire.
Les bandits, lourdement armés, ont brisé plusieurs portes et ont réussi à emporter des biens de valeur sans être inquiétés.
De 1h à 4h du matin, des coups de feu ont été entendus, donnant l’impression que la ville était prise d’assaut par des rebelles.
Fatigués de la situation et abandonnés à leur triste sort, certains habitants ont tenté de sortir de chez eux pour maîtriser les malfrats, mais en vain.
Les bandits contrôlent-ils mieux la ville que les services de sécurité ?
Oui, ont affirmé plusieurs personnes rencontrées, qui nous ont parlé de la situation dans la ville touristique.
Selon certaines indiscrétions, les jeeps de la police, qui assurent les patrouilles nocturnes, circulaient sans problème mais sans intervenir.
Des personnes rencontrées ne comprennent toujours pas « comment des bandits peuvent opérer pendant plus de 2 heures » dans une ville où il y a un effectif policier et militaire important, et qui est sous état de siège.
En colère, un habitant du quartier Kasika a affirmé que « ce sont les bandits qui contrôlent mieux la ville que les autorités ».
Cela confirme le slogan devenu courant à Goma, stipulant que « l’expérience de vie dans la ville touristique est de 24 heures renouvelables selon la volonté du malfrat » et qu’il est préférable de « rédiger son testament avant de quitter son toit familial ».
Mais cette situation ne se limite pas seulement à Goma ; Nyiragongo voisin a également été touché. Plusieurs localités ont été la cible de ces hors-la-loi qui ont cambriolé plusieurs maisons dans cette partie de la province du Nord-Kivu.
L’heure est grave ! À l’allure où vont les choses, un dialogue communautaire devrait être envisagé par les autorités urbaines afin de trouver, avec la population, une solution durable à ce fléau qui met aujourd’hui à genou la sécurité de la ville touristique.
Jonas KASULA
