Depuis des jours malgré l’insécurité grandissante, l’odeur de spoliation des terrains publics, cimetières et autres inondent Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Des habitants de la ville de Goma ont vu des espaces d’intérêt public être spoliés ou soit vendue à des particuliers sous silence des autorités compétentes. Les cimetières pourtant considérés comme lieu de repos éternel ne sont pas du reste.
Plusieurs acteurs civils ont alerté sur des tentatives de spoliation de plusieurs cimetières par de particuliers. Après le cimetière de Gabiro, celui de Sep Congo, aujourd’hui le cimetière de l’ITIG fait couler d’encre et de salive.
Pour essayer de comprendre le dossier, c’est depuis le 02 Novembre 2021 que Constant Ndima, alors gouverneur militaire, a signé l’arrêté attribuant le cimetière de l’ITIG à la société MAKAO SARL.
L’article 1er de cet arrêté stipulait : « l’espace Rocailleux à l’intérieur du cimetière de l’ITIG d’une superficie de 89 hectares 25 centimètres est attribué à la société MAKAO SARL pour la construction d’une morgue et d’un atelier funèbre ».
Une affaire qui avait mal explosé dans les oreilles des gomatraciens. Des dénonciations ont été faites après cet arrêté du gouverneur jusqu’à calmer d’abord la situation.
Ce dimanche 10 Mars 2024, une image qui montre la démolition du cimetière de l’ITIG a fait le tour des réseaux sociaux révoltant la population.
Ceux qui sont tombés pour la première fois sur cette image ont déploré cet acte qualifié de « manque de respect » aux morts.
Mais que s’est-il réellement passé au cimetière de l’ITIG ?
Le cimetière de l’ITIG n’a pas été démoli comme d’aucuns le pensaient. Il s’agit plutôt d’une famille qui a voulu délibérément exhumé le corps de son membre pour l’enterrer au cimetière Makao, un geste que certains habitants n’ont pas bien digéré.
Dans une descente effectuée par certains membres de la société civile du Nord-Kivu ce même dimanche 10 mars 2024 au cimetière de l’ITIG pour s’enquérir de la situation et faire un peu d’éclairages sur le dossier, il a été prouvé qu’il ne s’agit pas d’une démolition mais plutôt « d’une volonté manifeste » de la famille qui voulait aller « enterrer » son membre dans un autre endroit.
Pour Placide Nzilamba, la population ne devrait pas paniquer par le fait qu’une famille « exhume le corps de son défunt membre » pour l’enterrer ailleurs.
« Nous avons été alertés sur une probable démolition de sépulture au niveau du cimetière de l’ITIG. On nous a envoyé même des images. Après l’alerte, nous avons pris même l’initiative d’aller voir quand même de quoi il s’agit. Aujourd’hui, nous sommes à Makao pour venir vérifier les informations qui ont été publiées. Il s’agissait d’une opération d’exhumation au cimetière de l’ITG pour amener un frère défunt d’une famille au cimetière de Makao. C’était une opération engagée par la famille elle-même par sa propre volonté sans être poussé par qui que ce soit », a-t-il dit.
Jonas KASULA depuis Goma
