Depuis les affrontements du dimanche 26 janvier 2025 à Goma et Bukavu en particulier, et dans l’ensemble du pays en général, la désinformation se propage dangereusement. Des publications et des audios non vérifiés circulent, semant le doute et fragilisant la confiance de la population envers les FARDC. Cette situation, exploitée par l’ennemi, appelle une régulation urgente des informations diffusées sur les réseaux sociaux.
Les événements du dimanche 26 janvier 2025, où les rebelles du M23 ont tenté de prendre le contrôle de l’aéroport international de Goma, ont marqué le début d’une escalade dans la désinformation. Le lundi 27 janvier, alors que les affrontements se poursuivaient, des publications alarmistes et des audios ont envahi les réseaux sociaux.
À Bukavu, comme à Goma, des rumeurs de fuite des FARDC ont circulé. Certaines personnes ont même diffusé des messages audio affirmant que l’armée nationale avait abandonné ses positions après la prétendue prise de Goma par le M23. “Ces messages sont une manière de décourager la population. Si elle croit que les militaires, censés la protéger, ont pris la fuite, elle n’a plus rien à espérer”, a confié un habitant de Bukavu rencontré lors d’une marche organisée par le bureau de coordination de la société civile.
Une arme de l’ennemi
Selon un reporter de Labeur.info, cette pratique de désinformation n’est pas fortuite. Des pages et comptes anonymes, suspectés d’être liés à des acteurs malveillants, diffusent intentionnellement des informations destinées à saper la confiance des citoyens envers les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC).
“L’objectif de l’ennemi est clair : plonger la population dans la peur et l’incertitude”, explique un expert en communication de crise. Ce climat est particulièrement visible dans les quartiers de Goma et Bukavu, où les attroupements sont dominés par des discussions autour de rumeurs souvent contradictoires.
Une régulation nécessaire
Face à cette situation, des propositions émergent pour encadrer la diffusion de l’information. Certains citoyens appellent à ce que seuls les journalistes professionnels soient autorisés à publier des informations liées à la guerre.
“Nous sommes submergés par des informations non vérifiées, et cela nous tue”, déplore un habitant de Goma.
Alors que la guerre se joue autant sur le terrain que dans l’espace numérique, la désinformation constitue un front invisible mais tout aussi dangereux. Les autorités doivent agir rapidement pour contrer ces manipulations. En ces temps critiques, la vérité et la transparence restent les seules armes capables de préserver la cohésion nationale et de protéger la population.
Pacifique MULEMANGABO