Dans la nuit du jeudi 23 au vendredi 24 octobre 2025, un violent incendie a ravagé le quartier Ciriri, dans la commune de Bagira.
Plus de vingt maisons, dont plusieurs commerces et services publics, ont été réduites en cendres. Aucune perte en vies humaines n’a été enregistrée, mais les dégâts matériels sont considérables.
Face à cette nouvelle tragédie, la Nouvelle Dynamique de la Société Civile du Sud-Kivu (NDSCI) tire la sonnette d’alarme et appelle à une réponse urgente des autorités.
Selon M. Izzat Irumbi Victoire, habitant du quartier Ciriri, l’origine du feu reste jusque-là inconnue.
« Après notre descente sur le lieu du sinistre, nous avons constaté que plus de 24 maisons ont été calcinées dans l’espace commercial appelé “Chez Ruginzi”. Ces bâtiments abritaient des dépôts, publiphones, pharmacies, secrétariats publics, guichets électroniques, boutiques diverses, un restaurant, ainsi que le bureau du sous-noyau de la NDSCI/Ciriri », a-t-il déclaré, avant de préciser que le bilan reste provisoire.
Il a poursuivi en disant que l’incendie a touché trois avenues dont Ruvumba, Cirhambi et Cirhamira, laissant derrière lui un paysage de désolation.
Présent sur les lieux, Cito Baguma Jérôme, président du sous-noyau de la NDSCI/Ciriri, n’a pas caché son indignation face à cette situation dramatique.
« Les habitants sont désemparés. Ces incendies récurrents à Bukavu ne peuvent plus être considérés comme de simples accidents. Il faut une enquête sérieuse et une véritable politique de prévention », a-t-il déclaré.
Dans un communiqué rendu public ce vendredi 24 octobre, la NDSCI s’est dite profondément préoccupée par la multiplication des incendies dans la ville de Bukavu. Elle rappelle notamment qu’au quartier Cikonyi, le 15 octobre 2025, des enfants d’une même famille ont péri dans un incendie, et que le 16 octobre 2025, à Mulambula, plus de deux cents maisons ont été réduites en cendres.
Le porte-parole provincial adjoint, Maître Wilfried Habamungu, insiste sur l’urgence d’une mobilisation collective. Selon lui, la prévention et la responsabilité citoyenne sont les seules voies capables d’épargner Bukavu de nouveaux drames. Il appelle les autorités à doter la ville de camions anti-incendie fonctionnels et à renforcer la sensibilisation sur les comportements à risque.
Les causes réelles de l’incendie de Ciriri ne sont pas encore connues, mais plusieurs pistes sont évoquées : l’usage incontrôlé des braseros dans les maisons, les mauvaises installations électriques et le non-respect des normes de construction dans les zones densément peuplées.
Pour la NDSCI, il est urgent que la mairie de Bukavu et les services techniques de l’État intensifient les inspections des quartiers et mettent en place des points d’eau et des kits anti-incendie communautaires.
En moins de deux semaines, plus de 250 maisons ont été détruites dans divers quartiers de Bukavu. À chaque incendie, ce sont des familles entières qui se retrouvent à la belle étoile, des enfants traumatisés et des commerçants ruinés.
Malgré les cris d’alarme, la ville semble toujours dépourvue de moyens d’intervention rapide, laissant les habitants à la merci des flammes.
À Ciriri, les cendres se refroidissent, mais les blessures restent vives. Pendant que les sinistrés cherchent où dormir, Bukavu continue de brûler lentement, dans l’indifférence.
Pacifique Mulemangabo