L’ONG cris du peuple opprimé, active dans les provinces du Kasaï et Kasaï central a enregistré en 2021, 20 cas d’abus et exploitations sexuels commis par des agents humanitaires.
‘Des grossesses non désirées, l’abandon du cursus scolaire, le transfert des maladies sexuellement transmissibles sont entre autres les conséquences de ce phénomène”, rapporte notre source.
Dans une interview exclusive accordée à LABEUR.INFO, la coordinatrice de CPO indique que son organisation travaille sur ces thématiques avec un système d’alerte et de dénonciation implanté dans les différents quartiers urbains. Objectif: décourager ces genres de pratique.
Docteur Marleine Ndelela ajoute que certains humanitaires foulent volontiers la circulaire des nations-Unies de 2003 qui interdit les relations ou contacts sexuels entre un agent humanitaire et des bénéficiaires de l’aide.
A elle de préciser que les personnes fautives courent des sanctions graves dans le monde humanitaire.
Selon elle, certaines victimes bénéficiaires de l’aide humanitaire se réjouissent des intérêts qu’elles tirent dans ces sales pratiques, raison pour laquelle elles dénoncent difficilement.
“À la remise du cash ou des céréals, certains agents humanitaires, remettent le double de ce qui est prévu aux jeunes filles pour des raisons liées au sexe”, dénonce le Docteur Ndelela.
Elle invite par ailleurs, la communauté et les victimes à décourager ces agissements.
Interrogée, une victime d’abus et exploitations sexuels, relate son calvaire.
“C’était au début de l’année passée. Une équipe d’enquêteurs a fait le tour dans notre quartier pour identifier les vulnérables déplacés de guerre de Kamuina Nsapu. J’étais identifiée parmi ces gens. Mais au moment de la remise du Cash pour la réinsertion socioéconomique, un des enquêteurs m’avait remis 200$ au lieu de 100$ et, après il m’a suivie jusque chez nous pour que je devienne sa copine, chose que j’avais réfutée”, relate cette demoiselle sous couverte d’anonymat.
Depuis la fin de la guerre provoquée par la milice du Chef coutumier Kamuina Nsapu dans la région du Kasaï, les provinces du Kasaï et Kasaï central ont connu entre les années 2018 et 2021 un afflux des organisations humanitaires.
Bernard PADIKUBA depuis Kananga