La semaine dernière, le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies a procédé à l’Examen périodique universel (EPU) de la République démocratique du Congo (RDC), révélant un manque criant de progrès en matière de droits humains sous la présidence de Félix Tshisekedi. Cet exercice quadriennal, visant à évaluer les efforts des États en matière de respect des droits fondamentaux, a mis en lumière la persistance, voire l’aggravation, des violations dans le pays.
En 2019, lors du précédent examen, Human Rights Watch et d’autres organisations avaient exhorté le gouvernement congolais à prendre plusieurs mesures clés : “garantir la sécurité des activistes des droits humains ; ratifier la Convention internationale pour la protection contre les disparitions forcées ; poursuivre les responsables de violations graves, notamment dans les forces armées et les groupes rebelles ; et Mettre fin aux exécutions extrajudiciaires et aux autres abus graves, en instaurant un mécanisme judiciaire mixte”.
Ces recommandations sont malheureusement restées lettre morte. Pire encore, le gouvernement a levé cette année le moratoire sur la peine de mort, intensifiant ainsi les inquiétudes des défenseurs des droits humains.
L’est de la RDC continue d’être le théâtre de violences atroces, aggravées par des conflits armés récurrents. Les violences sexuelles liées aux conflits, les déplacements massifs de populations et les restrictions des libertés fondamentales contribuent à une crise humanitaire qui ne cesse de s’amplifier.
Lors de l’EPU de cette année, les États membres de l’ONU ont réitéré les recommandations de 2019, appelant à : “renforcer la protection des civils dans les zones de conflit, restaurer les droits civils et politiques en garantissant un espace civique libre et s’attaquer au manque de justice pour les violations graves des droits humains”.
Avec son adhésion au Conseil des droits de l’homme en janvier 2025, la RDC devra démontrer un engagement réel envers ces priorités. Ce rôle exige du gouvernement qu’il adopte « les normes les plus strictes » en matière de droits humains. Une première étape essentielle serait de mettre en œuvre les recommandations formulées lors du récent examen.
La prochaine session du Conseil des droits de l’homme, prévue début 2025, représentera un test pour la RDC. Le gouvernement congolais devra alors prouver sa volonté de protéger les droits fondamentaux de ses citoyens et de répondre aux attentes internationales. Sans cela, sa position au sein du Conseil risquerait de perdre toute légitimité.
Espoir KAMBA