Le Tribunal militaire de garnison de Kinshasa/Matete reprend ce mercredi 24 février 2021 le procès portant sur l’assassinat de l’activiste pro-démocratie Rossy Mukendi Tshimanga.
En effet, le dimanche 25 février 2018, Rossy Mukendi a été tué par balle, tirée à bout portant par un policier, alors qu’il participait à la marche pacifique organisée par le Comité Laïc de Coordination, CLC, pour réclamer le départ de l’ancien Président de la République et l’organisation des élections crédibles.
D’après l’enquête menée par le Parquet militaire, c’est le brigadier-chef Tokis Kumbo qui serait l’auteur du meurtre de Rossy Mukendi. C’est ainsi qu’il le fait poursuivre devant le Tribunal militaire de garnison de Kinshasa/Matete, sous RP. 0847/2018, pour violation de consigne et homicide volontaire.
Le 21 septembre 2018, les avocats de la partie civile avaient déposé plainte auprès de l’Auditeur Général des Forces Armées de la République Démocratique du Congo, FARDC, contre notamment le major Carine Lokeso, qui commandait l’escadron mobile d’intervention et avait dirigé la répression violente de la marche de CLC dans la commune de Lemba. Cette plainte n’est jamais instruite.
En octobre 2018, les audiences ont été suspendues à la suite de l’exception d’inconstitutionnalité des poursuites soulevée par la partie civile. Celle-ci doit être vidée par la Cour Constitutionnelle avant leur reprise.
« L’Auditorat Général des FARDC a l’obligation légale d’instruire, dans un délai raisonnable, la plainte de la partie civile et envoyer tous les auteurs intellectuels et matériels devant une juridiction compétente », a déclaré Me Georges Kapiamba, Président de l’ACAJ.
« Nous dénonçons la stratégie politique qui a consisté à transformer le Brigadier Tokis Kumbo en victime expiatoire pour couvrir les vrais auteurs en liberté », a-t-il conclu.
L’ACAJ recommande à la partie civile d’exercer toutes les voies de recours pour faire protéger ses droits.
Avec Yvette Mundi