Après plus de dix ans de tensions liées à une guerre d’héritage coutumier, la chefferie de Ninja, en territoire de Kabare, s’apprête à tourner une page sombre de son histoire. La reconnaissance officielle de Marcel Nanindja comme Mwami, annoncée par le ministère de l’Intérieur, marque un tournant décisif pour une population meurtrie, contrainte à l’exil et à la clandestinité.
Depuis 2013, un conflit de succession opposait Marcel Nanindja à son frère Freddy pour le contrôle de la chefferie de Ninja. Ce différend, qui s’était intensifié au fil des années, avait profondément divisé la communauté locale, poussant de nombreux habitants à fuir leurs terres. Certains vivaient dans l’angoisse, d’autres dans des conditions précaires, loin de leur région d’origine.
Ce jeudi 16 janvier 2025, une déclaration officielle de Me Didier Kabi Luganywa, porte-parole du gouvernement provincial, a mis fin à cette longue période de trouble. « Son excellence Monsieur le gouverneur JJ Purusi a informé qu’une issue favorable a été trouvée dans le cadre du règlement du conflit coutumier en chefferie de Ninja et que les instructions reconnaissant Mr Marcel Nanindja comme Mwami et chef de la chefferie de Ninja ont été formellement obtenues. Une mission urgente sera déployée pour installer officiellement sa majesté Mwami Marcel Nanindja », a-t-il affirmé.
Cette décision, émanant du ministère national de l’Intérieur, de la Décentralisation et des Affaires coutumières, met fin à une décennie de litiges et rétablit l’autorité coutumière légitime de Marcel Nanindja. Pour de nombreux habitants de Ninja, c’est une nouvelle ère qui s’ouvre, marquée par l’espoir de réconciliation et de stabilité.
La cérémonie officielle d’installation de Mwami Marcel Nanindja sera un moment historique pour la chefferie de Ninja. Elle scellera non seulement la reconnaissance de son leadership, mais symbolisera également la résilience et la volonté de toute une communauté à se reconstruire après des années de division. Pour les habitants, cette décision est bien plus qu’une victoire coutumière : c’est une promesse d’un avenir où paix et unité pourront enfin prévaloir.
Pacifique Mulemangabo