Après Kinshasa, les forces politiques de l’opposition du Nord-Kivu s’érigent également en mur contre toute tentative de changement constitutionnel en RDC.
Dans une déclaration commune rendue publique ce vendredi à Goma, chef-lieu de la province, ces formations politiques, visiblement déterminées à faire face à Félix Tshisekedi, ont regretté de constater que le chef de l’État s’attarde sur des questions moins prioritaires, tout en laissant la population dans une situation d’insécurité croissante.
Très remontés, ces opposants ont déclaré que Félix Tshisekedi n’a pas les mains propres pour toucher à la Constitution du pays, car celle-ci n’a nullement besoin d’être réformée.
Pour le LGD (Leadership et Gouvernance pour le Développement) de Matata Ponyo, le projet de changement de la Constitution constitue un plan visant à balkaniser le pays. Il affirme toutefois être prêt à défendre la cause noble de la population.
« Aujourd’hui, nous portons la voix du souverain primaire en tant qu’opposition pour dire à monsieur Félix Tshisekedi que la Constitution ne sera pas touchée, car cela relève d’un plan visant à balkaniser notre pays. Certaines personnes peuvent se limiter à évoquer la durée ou le nombre de mandats, mais le plus dangereux dans cette affaire, c’est la balkanisation de notre nation », a déclaré Bruno Mwitowere.
Dans leur déclaration, ces opposants accusent le chef de l’État de vouloir modifier la Constitution afin d’instaurer une dictature en RDC.
« Monsieur Félix Tshisekedi Tshilombo, alors président de la République, ne cesse d’exprimer son désir de changer ou de réformer la Constitution actuelle en vigueur en RDC, dans un seul but : instaurer une dictature pour s’éterniser au pouvoir. Pourtant, le peuple congolais s’est déjà exprimé sur ce sujet, en rejetant cette pratique depuis la Révolution de 1996 menée par le Soldat du Peuple, Laurent-Désiré Kabila, d’heureuse mémoire », peut-on lire dans leur déclaration.
Pour la même occasion, ces opposants, unis comme un seul homme, ont rappelé au président que la situation sécuritaire dans l’Est du pays demeure très préoccupante et nécessite une solution urgente pour remédier aux déplacements massifs des populations.
« Le peuple congolais du Nord-Kivu dit non à l’établissement de toute commission prétendant réfléchir sur le changement de la Constitution, car cette procédure est inconstitutionnelle, condamnable en tant que crime contre la Nation et l’État, et constitue un acte de haute trahison », ont-ils martelé.
Ces opposants promettent de mener plusieurs autres actions de grande envergure pour s’opposer farouchement à tout projet de changement constitutionnel.
Jonas KASULA, depuis Goma