Située à l’Est de la RDC, Goma est actuellement l’une des villes les plus insécurisées du pays.
Avec plus de 700 000 habitants, Goma perd de plus en plus sa réputation et sa place touristique qu’elle avait auparavant.
Pour le dire plus clairement, l’insécurité règne depuis un certain temps dans la ville. Kapend Kamand Faustin, déclare : « cambriolage, kidnappings, assassinats à ciel ouvert, etc. »
Des gens sont abattus jour et nuit, principalement par arme à feu. La province est en état de siège, certains observateurs préfèrent ne plus parler de « Goma » mais utilisent le terme Swahili « Koma », qui, selon eux, reflète la situation des citoyens paisibles.
Quelque chose a-t-il été fait pour juguler l’insécurité ?
Peut-être oui ! Depuis que l’actuelle autorité urbaine à l’intérim, le commissaire supérieur principal Kapend Kamand Faustin, a instauré l’opération « Safisha Muji wa Goma » pour essayer de trouver une solution à cette situation.
En effet, le maire policier de la ville a depuis le début de cette opération instruit les services de sécurité pour traquer les criminels et les hors-la-loi qui perturbent la quiétude de la population.
Les services de sécurité sont donc intervenus sur le terrain et ont réussi à arrêter plusieurs présumés criminels lors de descentes. Ceux-ci sont ensuite présentés à l’autorité urbaine qui les transfère devant les instances judiciaires. Des militaires FARDC, des Wazalendo et des civils (hommes et femmes), tous armés, sont parmi ces criminels.
Le maire de la ville ne trompe-t-il pas simplement la vigilance de la population avec cette opération ?
Difficile de répondre à cette question. Certains habitants de la ville touristique de Goma suspectent et critiquent négativement l’opération « Safisha Muji wa Goma ».
Lors de premiers résultats de cette opération, la population a cru qu’elle pourrait être un remède à ce mal qui ronge la ville.
Mais visiblement, la situation s’est empirée : « On présente des bandits en plein jour, mais la nuit résonne des crépitements des balles ».
Certains habitants affirment que les bandits arrêtés à plusieurs reprises par les services de sécurité sont souvent les mêmes qui continuent d’opérer dans les quartiers.
À qui la faute ?
À chaque présentation des bandits, le maire affirme et rassure qu’après identification, ils sont remis entre les mains de la justice qui doit décider de leur sort.
« Mais nous ne comprenons pas comment un criminel remis à la justice peut continuer à semer le trouble dans différents quartiers », a déclaré un citoyen ordinaire.
Est-ce que le maire, la justice et les groupes criminels collaborent pour continuer à traumatiser la population ?
Certains observateurs estiment que cette situation dure depuis trop longtemps et qu’une solution palliative doit être trouvée. Ils s’étonnent également de voir des bandits présentés deux ou trois fois.
Aujourd’hui, Goma est considérée comme un endroit où dormir et se réveiller n’est plus seulement un acte divin mais un acte dicté par le bourreau.
Jonas KASULA