La progression des rebelles du M23 dans des villages et localités de différents territoires au Nord-Kivu suscite des questionnements chez plusieurs analystes congolais.
Dans une interview avec labeur.info, le numéro un du parti politique Leadership et la Bonne Gouvernance (LGD) Nord-Kivu charge directement le régime en place dans cette situation qui coince la population et freine le développement de la province.
Bruno Mwitowere estime qu’il y a une main noire du gouvernement congolais dans ce qui se passe à l’Est du pays et demande que tout soit fait pour défaire le M23 et chasser l’armée rwandaise du sol congolais.
« Le M23 est sur notre territoire, soutenu par le Rwanda selon les déclarations de notre gouvernement, mais je peux comparer le M23 à un chien qui se retrouve au-dessus de l’arbre. Il faut donc identifier le vrai ennemi aujourd’hui. On ne sait pas si c’est l’Ouganda, si c’est le Rwanda ou si c’est notre propre gouvernement qui a du mal à défaire ce M23 », a dit Bruno Mwitowere.
Et de poursuivre : « Si je peux emprunter les mots du général Mayele, si nous ne savons pas trouver une solution à la question de l’insécurité dans notre pays, c’est que ce sont nos mêmes services qui travaillent contre la sécurité de notre pays, et c’est ce que nous pouvons conclure aujourd’hui. Vous avez vu le ministre des Affaires étrangères qui est venu ici, accueilli comme un prince dans son pays, c’est un bourreau qui est accueilli. Et vous parlez du M23, nous ne savons pas aujourd’hui qualifier le M23 et le Rwanda de vrais ennemis. Les vrais ennemis que nous avons aujourd’hui, c’est notre régime. Il y a une main noire et nous devons conclure aujourd’hui que le régime est en train de décider de changer la constitution pour que celle qui ne sera plus d’actualité ne puisse plus reconnaître les frontières établies par nos pères d’indépendance selon l’actuelle constitution », a-t-il conclu.
Signalons que ces derniers jours, les rebelles du M23 ont récupéré plusieurs entités dans différents territoires du Nord-Kivu. C’est le cas dans le territoire de Walikale, où des villages sont tombés sous le charme de ces rebelles qui s’emparent de plusieurs coins stratégiques de la province.
Jonas KASULA depuis Goma