Les organisations membres du secteur de la société civile environnementale, foncier et des droits humains œuvrant pour la réhabilitation, la conservation et la protection des aires protégées en RDC demandent au président de la République d’ordonner la cessation de toutes les activités qui constituent « une menace » pour la biodiversité de la région en rapport avec l’érection du barrage hydroélectrique de « sombwe » sur la rivière Lufira et à l’intérieur du parc de l’Upemba dans la province de haut Lomami.
Dans une lettre ouverte adressée au président de la République dont une copie a été réservée à la rédaction de LABEUR.INFO, ces organisations indiquent ne pas comprendre comment un barrage hydroélectrique peut être érigé sur la rivière Lufira et en plein parc national de l’Upemba en mépris et violation des principes fondamentaux de la constitution.
Ils indiquent également que cette décision vient piétiner la loi organique en matière de protection de l’environnement et des aires protégées.
Selon l’esprit et la lettre de ce document, les démarches évoquées pour ériger ce barrage hydroélectrique en plein parc de l’Upemba vont non seulement à l’encontre la loi sur la conservation de la nature mais aussi sont contraires aux dispositions de la constitution du pays.
Ces organisations craignent que le prélèvement de l’eau de la rivière Lufira pour remplir le bassin de rétention de plusieurs milliers des mètres cubes d’eau envisagés pour deux ans ou plus ne modifie pas négativement l’alimentation des lacs de la dépression qui dépendent à plus de 40% de ce flux.
Ils émettent également les inquiétudes de voir que la construction de ce giga barrage ne prive plusieurs personnes habitant les territoires de Mitwaba, Malemba-Nkulu et Bukama de leurs activités principales pour leur survie qui est la « pêche ».
Ces derniers demandent aussi au Chef de l’Etat de diligenter des études pour l’évaluation du potentiel hydroélectrique de la région et qui reste favorable aux projets de la production de l’électricité en dehors des aires protégées.
Pour rappel, c’est depuis novembre 2020 que le gouvernement congolais a demandé à l’UNESCO de retirer la réserve de biosphère de la Lufira du réseau mondial des réserves de biosphère.
Jonas KASULA depuis Goma