Les propos du président de la République du Rwanda Paul Kagame niant l’existence des massacres en République démocratique du Congo et mettant en cause le prix Nobel de la paix obtenu par le docteur Denis Mukwege ne cessent de susciter des réactions.
Dans la plénière tenue ce vendredi 21 mai 2021 à l’Assemblée provinciale du Sud-Kivu, à l’Est de la République Démocratique du Congo, le député provincial Homer Bulakali Mwanawabene, élu de la ville de Bukavu, a introduit une motion incidentielle à ce sujet.
Lire aussi : RDC : la NDSCI projette une marche pour dénoncer les propos de Kagame contre le Dr Denis Mukwege
« En 1959 ; il y a eu un groupe de réfugiés rwandais qui avaient été déversés à l’est de la RDC, abandonnés et par leur pays d’origine, et par l’organisation des nations unis et dont la gestion jusqu’à ce jour pose un grand problème identitaire et sécuritaire. Nous croyons que cela avait été fait à dessein. En 1994, un autre groupe des réfugiés rwandais avait été largué dans cette même partie de la RDC, et une fois de plus abandonné par leur pays d’origine et par l’ONU, avec presque les mêmes conséquences sur l’est de la RDC. En 1996 les militaires réguliers de l’armée rwandaise, sous le commandement du général rwandais James Kabarebe encore en vie au Rwanda, avaient engagé leur pays dans le crime le plus odieux que l’est de la RDC n’avait jamais connu. De 1998 en 2003, l’armée rwandaise était aux côtés d’une rébellion génocidaire, qui, au sommet de toute criminalité, avait enterré des femmes vivantes. Jusqu’à ce jour, la criminalité et l’instabilité que connait l’est de la RDC mon pays, trouve son origine au Rwanda », a déclaré l’élu de la ville de Bukavu.
« Dire qu’il n’y a pas eu un crime au Congo c’est aussi un autre crime », rétorque, pour sa part, le député Batandi Bisimwa, élu du territoire de Kabare.
Homer Bulakali appelle les congolais à l’unisson pour exiger entre autres : « la repentance du président rwandais, la création d’un tribunal pénal international ayant des compétences de reconnaitre le génocide commis à l’est de la RDC, l’organisation d’une conférence internationale sur la paix en RDC réunissant tous les pays qui avaient contribué directement ou indirectement aux crimes en RDC, ainsi que l’ONU comme partie prenante, sous la médiation d’une puissance neutre », renchérit-il.
Don Patrick MAKIRO