Depuis l’arrivée de Madame Safi Sombo Ayanne à la tête du Ministère de l’Enseignement Supérieur et Universitaire (ESU) en République Démocratique du Congo, ce secteur fait face à une recrudescence de faux arrêtés de nomination circulant sur les réseaux sociaux. Ces documents, prétendument signés par le ministère, visent à déstabiliser les comités de gestion dans les établissements publics d’enseignement supérieur et universitaire à travers le pays.
Le cas le plus récent s’est produit ce 12 novembre 2024 : un arrêté circulant sur les réseaux sociaux prétend nommer de nouveaux membres au comité de gestion de l’Institut Supérieur des Techniques Médicales ISTM-Bukavu. Quelques semaines auparavant, un autre faux arrêté avait déjà ciblé la même institution, cette fois daté du 26 septembre.
Cette pratique ne touche pas seulement la province du Sud-Kivu. La province du Maniema est également victime de cette vague de désinformation, avec des faux arrêtés circulant le 3 septembre 2024, visant des établissements tels que l’Institut Supérieur Pédagogique (ISP-Kindu), l’Institut Supérieur des Techniques Médicales de Kindu et de Kasongo, l’Institut Supérieur de Commerce (ISC-Kindu), l’Institut Supérieur des arts et des métiers, et l’Université de Kindu. Le cabinet de Madame Ayane avait alors mis en garde l’opinion publique, indiquant que ces documents étaient falsifiés et promettant des sanctions pour les auteurs de cette cybercriminalité.
Ces faux arrêtés ne sont pas sans conséquences. En plus de semer la confusion parmi les gestionnaires des établissements concernés, ils tentent de détourner l’attention des enjeux réels du secteur de l’ESU et de fragiliser les activités académiques. À travers ces documents, leurs auteurs espèrent ébranler la confiance du public dans les institutions d’enseignement supérieur et universitaire.
La diffusion de faux arrêtés constitue une infraction pénale grave. En vertu du Code pénal congolais, notamment ses articles 124 et 126, la falsification de documents officiels et l’usage de faux sont des crimes sévèrement punis. De plus, la législation congolaise sur le numérique, désormais pleinement en vigueur, impose des sanctions accrues pour les cybercriminels. Ces faussaires s’exposent donc à des poursuites judiciaires pouvant aboutir à des peines de prison et à des amendes conséquentes.
Face à la montée de ces actes de cybercriminalité, il est urgent que les autorités compétentes, en particulier les services de sécurité, mènent des enquêtes approfondies pour identifier et neutraliser les auteurs de ces manipulations. Une vigilance renforcée est nécessaire pour mettre fin à cette menace qui gangrène le secteur éducatif et entame la crédibilité des institutions congolaises. Madame Safi Sombo Ayane, par la voix de son cabinet, a déjà exprimé sa détermination à faire face à ces actes malveillants, mais l’ampleur de la tâche nécessite une mobilisation plus large, impliquant tous les acteurs concernés.
En somme, cette vague de faux arrêtés appelle à une prise de conscience collective et à des actions décisives pour restaurer la sérénité au sein de l’ESU. Il est impératif que les institutions congolaises puissent travailler dans un climat de confiance, à l’abri de ces tentatives de déstabilisation. L’ESU, sous la direction de Madame Ayanne, doit pouvoir accomplir sa mission de formation sans se laisser distraire par des actes de cybercriminalité.
Ignace BONANE