La Banque Mondiale reporte à une date ultérieure le décaissement de 100 millions de dollars sur les 800 millions accordés à la République démocratique du Congo dans le cadre du Projet pour l’Equité et le Renforcement du Système Éducatif (PERSE en sigle).
Ce premier versement devrait intervenir en décembre 2020, sur la base des résultats produits par le Ministère de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique, EPST.
La Banque Mondiale justifie ce report en évoquant les enquêtes menées par l’Inspection Générale des Finances, IGF, sur les fonds mis à la disposition du ministère de l’EPST.
« Il convient de noter en particulier l’enquête menée par l’Inspection Générale des Finances, IGF, sur le secteur de l’éducation qui a révélé, selon des informations parues dans la presse, des manquements, notamment des cas de fraude et de détournements de fonds publics, ainsi que des faiblesses dans les contrôles internes. Tenant compte de ces conclusions, le décaissement prévu au mois de décembre a été reporté à une date ultérieure, pendant que la Banque mondiale exerce également sa responsabilité fiduciaire », lit-on dans un communiqué la Banque Mondiale.
La Banque félicite l’engagement au plus haut niveau des autorités congolaises à promouvoir la transparence dans la gestion des finances publiques.
« Dans l’exercice de sa responsabilité fiduciaire en tant que financier du projet PERSE, la Banque mondiale travaille en étroite collaboration avec les autorités congolaises pour recueillir des informations supplémentaires concernant les conclusions de l’enquête de l’IGF, y compris toute proposition de mesures correctives », renchérit-elle.
Le coût global pour assurer la gratuité de l’enseignement au niveau du primaire communiqué à la rentrée scolaire 2019-2020 en RDC était chiffré à plus de 4 225 milliards de Francs congolais par an, soit près de 2,6 milliards de dollars. Ce montant était communiqué le 24 août 2019, à l’issue de la table ronde sur la gratuité de l’enseignement qui s’était tenue à Kinshasa.
Pour rappel, l’Inspection Générale des Finances avait rendu public, le mercredi 18 novembre 2020, le contenu de son rapport sur la mission de contrôle de la paie des enseignants par le SECOPE, Service de Contrôle et de la Paie des Enseignants.
Le rapport de la mission de contrôle de l’IGF avait révélé un présumé détournement de 62 milliards de Francs Congolais et l’utilisation des fausses factures pour détourner les fonds mis à la disposition par l’État Congolais.
Par ailleurs, l’IGF avait indiqué que 5 hauts responsables du ministère de l’EPST et quelques agents de la Direction de la Paie, du Trésor et de l’ordonnancement du ministère des Finances sont identifiés comme responsables.
Rédaction