La situation des droits des journalistes et défenseurs des droits de l’homme (DDH) demeure préoccupante à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Selon le rapport trimestriel présenté ce mercredi 25 septembre par Jonathan Magoma, Directeur des programmes et Directeur exécutif ad intérim de Partenariat pour la Protection Intégrée (PPI), 16 cas d’atteintes à la liberté de la presse ont été enregistrés entre mai et juillet 2024 dans les provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu, Ituri, et Tanganyika.
Le Sud-Kivu en tête des atteintes à la presse
Le rapport révèle que la province du Sud-Kivu a enregistré le plus grand nombre d’incidents, avec six cas documentés, suivie du Nord-Kivu avec quatre cas, l’Ituri avec trois cas, et le Tanganyika avec un seul cas. Les faits les plus alarmants concernent un journaliste caricaturiste du Sud-Kivu, Yves Kanyene, retrouvé mort dans des circonstances mystérieuses à son domicile au Rwanda.
Des journalistes victimes d’intimidations, d’agressions et de menaces de mort
Plusieurs journalistes ont été victimes de violences physiques, de menaces de mort, de séquestration, et de restrictions à l’accès à l’information. Parmi les incidents les plus marquants, on note :
“L’agression physique de Héritier Boroto, chef des programmes de Radio Maendeleo au Sud-Kivu, par des supporteurs d’un club de basketball à Bukavu, les menaces de mort à l’encontre de Parfait Kasereka Katoto, directeur de la Radio Communautaire Amkeni Byakato (RCAB) en Ituri, par des militaires, la séquestration de Yvonne Kapinga, directrice de Go FM à Goma, par des agents de la Direction Générale des Migrations (DGM)”.
Ces atteintes démontrent la gravité de la situation à l’Est de la RDC, où les journalistes sont régulièrement empêchés de faire leur travail, menacés, voire agressés physiquement.
Recommandations de PPI pour protéger la liberté de la presse
Face à ce sombre tableau, PPI a formulé plusieurs recommandations à l’endroit des autorités congolaises, des forces de l’ordre, des dirigeants des clubs sportifs, et des services de migration.
“Au gouvernement congolais de veiller au respect strict des lois qui protègent les droits des défenseurs des droits humains, des journalistes, et des médias pour garantir la liberté de la presse et d’expression ; aux forces de l’ordre de garantir l’ouverture de l’espace public en encadrant les manifestations pacifiques au lieu de les réprimer ; aux dirigeants des clubs sportifs de sensibiliser leurs supporteurs à respecter les journalistes, qui jouent un rôle important dans le développement du sport ; et aux services de migration de se concentrer sur leur rôle de contrôle des flux migratoires plutôt que d’entraver le travail des journalistes”.
Un appel à l’action pour la protection des journalistes
Jonathan Magoma a conclu la présentation du rapport en soulignant la nécessité de renforcer les efforts de protection des journalistes et des défenseurs des droits humains à l’Est de la RDC. “La liberté de la presse est un pilier de la démocratie et de la paix. Il est crucial que les autorités congolaises agissent pour garantir un environnement sûr et propice à l’exercice du journalisme”, a-t-il déclaré.
Rédaction