Alors que le Chef de l’État, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a récemment exprimé son intention de mettre en place une commission pour travailler sur une révision de la Constitution, l’opposition unie de la République démocratique du Congo (RDC) s’élève fermement contre cette démarche, dénonçant une tentative de pérennisation au pouvoir et critiquant la gestion actuelle du pays.
Au cours d’un point de presse tenu ce mercredi 20 novembre tenu à Kinshasa, les leaders de l’opposition ont condamné ce qu’ils qualifient de « répression systématique et généralisée » contre leurs membres, citant « l’ignoble assassinat de l’honorable Chérubin Okende » comme un acte emblématique de l’intimidation politique. Ils dénoncent également les arrestations arbitraires et détentions illégales de plusieurs personnalités, dont Seth Kikuni, Jean-Marc Kabund et Mike Mukebay, ainsi que des journalistes et défenseurs des droits humains.
L’opposition unie appelle la population congolaise à s’opposer à toute modification de la Constitution. « À l’unisson, disons haut et fort : pas de changement de constitution, pas de troisième mandat à monsieur Tshilombo ou qui que ce soit, pas de présidence à vie en RDC ! » ont déclaré les leaders dans leur communiqué. Ils exigent que le Chef de l’Etat respecte son serment de protéger et de défendre la Constitution telle qu’elle est, rappelant que toute tentative de révision serait perçue comme une trahison de son engagement envers le peuple et la nation.
Au-delà de la question constitutionnelle, l’opposition a dressé un tableau sombre de la gouvernance actuelle, accusant le pouvoir en place de favoriser « le tribalisme, le népotisme et les violations des droits humains ». Elle a aussi déploré l’inaction face aux défis socio-économiques et sécuritaires majeurs.
« Aucune disposition de la Constitution n’empêche Monsieur Tshisekedi Tshilombo d’améliorer les conditions sociales du peuple congolais, notamment en garantissant une rémunération décente pour nos militaires, policiers, enseignants, médecins et autres fonctionnaires de l’État », a souligné l’opposition. Parmi les revendications figurent également l’accès à l’eau potable, à l’électricité, aux soins de santé de qualité, la stabilisation du taux de change et l’investissement dans les infrastructures routières.
L’opposition déplore en outre l’incapacité du gouvernement à récupérer les localités occupées par le M23, notamment Bunagana, et à mettre fin à l’insécurité généralisée qui frappe particulièrement l’Est du pays.
Ces déclarations interviennent dans un contexte politique de méfiance caractérisé par les soupçons faîtes au régime Tshisekedi de vouloir prolonger indûment son règne.
L’opposition promet de continuer à mobiliser la population pour défendre la démocratie et les droits fondamentaux des Congolais. Elle appelle la communauté internationale à surveiller de près la situation politique en RDC pour éviter une crise qui pourrait mettre en péril la stabilité du pays.
Espoir KAMBA