L’Association des Femmes des Médias, AFEM, poursuit sa lutte contre les accusations de sorcellerie qui occasionnent des cas de justice populaire dans différents coins de la province du Sud-Kivu.
Après avoir reçu des engagements politiques des différentes parties prenantes dont les parlementaires, membres du gouvernement et les autorités judiciaires, il était question de réunir les responsables religieux sur la même thématique.
Du 29 au 30 mars, des leaders religieux issus des différentes confessions religieuses se sont réunis en atelier de réflexion sur des nouvelles stratégies de lutte contre les accusations de sorcellerie qui ne cessent de s’enregistrer dans différents territoires du Sud-Kivu, laissant des victimes derrière elles.
À la clôture de ces assises, les participants ont signé une déclaration commune démontrant leur engagement dans la lutte de protection des droits humains et de l’émergence des femmes et jeunes filles.
« Nous leaders religieux, toutes tendances confondues, de la province du Sud-Kivu réunis en atelier de réflexion à Bukavu sur la problématique des femmes accusées de sorcellerie pour repenser les stratégies de prévention et de lutter contre les accusations de sorcellerie à l’égard des femmes et filles réaffirmons que la sorcellerie est un fait spirituel et comprise comme pratique en relation avec les forces occultes pour nuire à un individu », a dit le pasteur Mangalut Angalisi du Celpa Filadelfia culte francophone lisant la déclaration.
Ces hommes de Dieu considèrent injuste et inacceptable les accusations de sorcellerie dont sont victimes les femmes et jeunes filles.
Pour eux, aucun passage biblique, moins encore un texte coranique n’encourage quelqu’un d’ôter la vie à un individu.
« Nous déclarons qu’il est injuste et discriminatoire les actes d’accusation de sorcellerie contre les femmes et jeunes filles. Ils sont inhumains et illégaux, ces actes de justice populaire. Ils constituent un manque de foi et de charité », ont-ils poursuivi.
Cet atelier s’inscrit dans le cadre du projet : promotion des droits des femmes au Sud-Kivu à travers les actions de prévention et de lutte contre les violences sexuelles et basées sur le genre pour la consolidation de la paix, un projet financé par la GIZ.
Patrick MAKIRO