Cela fait deux semaines depuis la prise des fonctions, le 24 Juin 2024, du nouveau Gouverneur du Sud-Kivu Jean-Jacques Purusi Sadiki. Son avènement marque une nouvelle ère, après le départ de Théo Ngwabidje Kasi, désormais député national.
« À chaque forêt ses types d’arbres” ; à chaque entité ses réalités, la province du Sud-Kivu et ses méandres.
L’histoire retiendra qu’à la prise du pouvoir de chaque nouveau Chef de l’exécutif provincial au Sud-Kivu, des événements subites se suivent à la chaîne pour bouleverser la situation d’accalmie qui régnait et cela dans différents endroits de la ville de Bukavu et dans les territoires, comme qui dirait : “Bienvenu Monsieur le Gouverneur”.
Le gouverneur Purusi est loin d’échapper à la règle.
« L’Insécurité, incendies, les revendications des accords signés avec les enseignants et infirmiers, les revendications des chauffeurs vis-à-vis de la fixation du prix du carburant à la pompe, les arriérés de salaire comptés à plusieurs mois au gouvernorat de province et le non payement de près de 4 mois de la prime locale aux députés nouvellement élus » ; tels sont les premières épines qui attendent l’homme à la simplicité témoignée.
Incendie sur avenue Mahenge au quartier Nyamugo en commune de Kadutu, 30 maisons réduites en cendre.
Quelques heures après c’est anecdote du feu, 7 maisons complètement calcinées vers les avenues Camp Mbao et l’origine restera inconnue (25 Juin 2024).
Alors qu’il quitte sa résidence officielle dans une jeep, nouvelle génération, vitre ouverte, main dehors entrain de saluer avec élégance les bukaviens curieux de voir le visage du tout nouveau Chef, boom, le feu consume les avenues Irambo et Luziba le mercredi (3 Juillet) laissant plus 450 ménages sans abris.
Pendant ce temps à Shabunda dans le fin-fond du Sud-Kivu, les affrontements entre les groupes armés surgissent et font un mort et plusieurs blessés (mardi 2 Juin) occasionnant des déplacements massifs de la population dans le groupement de Batali.
Toujours dans la partie Sud, vers le territoire d’Uvira ; ce sont des accrochages qui se signalent à nouveau entre les mouvements des jeunes et les éléments de l’armée Burundais faisant des blessés graves.
À Kamanyola dans le territoire de Walungu, c’est la route nationale numéro 5 qui sera bloquée toute la journée après le meurtre d’un jeune du milieu aux environs d’une heure du matin (vendredi 5 juin).
Un début du mandat Purusi mouvementé, des graines de sable dans des bottes neuves.
À cela s’ajoutent les manifestations annoncées dans les prochains jours par les syndicats des enseignants qui comptent reprendre la voie de la revendication du respect des accords signés avec eux pour relever les défis dans le secteur éducatif en province ; comme au pays.
Cet accueil est semblable à celui réservé aux prédécesseurs de Purusi à Nyamoma où on a vécu de multiples cas d’insécurités à Bukavu, braquages des cambistes de gauche à droite et des pillages sur différentes routes nationales, etc.
Sera-t-il capable de relever ces défis ? Wait and see !
Patrick MAKIRO