Donat Kwenga Omari, un ancien militaire des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), a été reconnu coupable de crimes contre l’humanité par le Tribunal militaire de garnison de Bukavu. Il a exercé des fonctions de leadership au sein d’une coalition de plusieurs groupes armés, connue sous le nom de « Forces Populaires de Paix », rendant ainsi compte des exactions commises par les Raia Mutomboki. Malgré le progrès judiciaire illustré par ce procès, TRIAL International exprime ses préoccupations face à la décision de maintenir la peine de mort.

Le procès, qui s’est tenu en audience foraine, a abouti à la condamnation de Donat pour des crimes graves notamment le viol, l’esclavage sexuel, le meurtre, la torture, la privation de liberté, la disparition forcée et d’autres actes inhumains, tous qualifiés de crimes contre l’humanité, commis entre 2016 et 2021. Les audiences ont été réalisées dans les territoires de Shabunda et Kalehe, rapprochant la justice des victimes et des lieux des crimes.

Plus de 300 victimes ayant participé au procès en tant que parties civiles ont reçu des réparations judiciaires. Le tribunal a notamment ordonné des mesures de réhabilitation pour les victimes de viol et de torture. « Ce procès a permis de donner la parole aux victimes et de mettre en lumière l’ampleur des atrocités commises sous la direction de Donat dans la province du Sud Kivu durant plusieurs années », a déclaré Daniele Perissi, Responsable du programme RDC. « Cependant, nous déplorons l’application de la peine de mort dans ce contexte, particulièrement dans une période où le moratoire sur cette peine a été levé. Nous rappelons aux autorités congolaises que la peine de mort porte atteinte aux droits à la dignité humaine, à la vie, et s’oppose à l’interdiction de la torture et des traitements inhumains ou dégradants. »

Ancien Major de l’armée nationale, Donat avait déserté en 2012 pour fonder son propre groupe armé, puis a pris la tête d’une coalition des Raia Mutomboki. Ces dernières années, d’autres leaders de ces groupes ont également été condamnés par la justice congolaise, tels que Kokodikoko en 2019, Hamakombo en 2020, et plus récemment Bralima et Ndarumanga en 2023.

Ce verdict représente une avancée significative dans la lutte contre l’impunité pour les crimes perpétrés dans le Sud-Kivu.
Les milices Raia Mutomboki, littéralement « citoyens en colère » en swahili, sont des mouvements d’autodéfense locaux qui se sont transformés en groupes armés en réponse aux attaques de la milice rwandaise FDLR, exacerbées par un vide sécuritaire dans la région. Ils ont cherché à contrôler des territoires en menant des agressions contre la population civile.

Avec TRIAL International


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