Depuis plus d’une année, un phénomène aussi mystérieux bouleverse la vie des habitants de Bohozi, dans le territoire de Kabare. Des profondes fissures défigurent les paysages et sèment la peur dans des familles.

Apparues sans explication scientifique claire, ces failles terrestres transforment progressivement le quotidien des habitants en cauchemar. Ce qui n’était au départ qu’un simple craquement dans le sol est devenu un gouffre de préoccupations.

Une catastrophe lente mais implacable

« Nous avons perdu des ménages et des champs », raconte confusément un habitant, visiblement éprouvé par les événements.

Ce témoignage, bien que fragmenté, reflète l’état psychologique de nombreuses victimes : la confusion, la perte de repères, et l’incapacité à donner un sens clair à ce qui leur arrive.

Le chef de l’entité, M. Bahati Ndagano, rapporte que les fissures ne cessent de s’étendre. Certaines familles ont dû abandonner leurs maisons, devenues dangereuses, ou vivre dans des conditions précaires à proximité.

Des pertes matérielles importantes sont rapportées, mais au-delà des biens, c’est la stabilité mentale des habitants qui est mise à mal.

Le poids du silence

L’absence d’une enquête géologique approfondie et de communication claire de la part des autorités n’arrange rien. « C’est pour ça que j’ai quitté le milieu», M. Bahati Ndagano, comme pour dire qu’il cherche peut-être à comprendre.

Ce silence officiel alimente les spéculations, l’angoisse et l’impuissance face à une catastrophe qu’aucune sirène d’alerte ne semble vouloir reconnaître.Les habitants vivent avec la peur que le sol ne cède à tout moment.

Certains comparent cette menace à une guerre invisible, une lente destruction qui ne fait pas de bruit, mais laisse des cicatrices profondes.

Survivre malgré tout

Face à l’incertitude, la population tente tant bien que mal de s’organiser. Quelques comités locaux de vigilance ont vu le jour. Les églises et les structures communautaires offrent un soutien psychologique sommaire, mais les moyens manquent cruellement.

« Les déplacés dorment sous des bâches, c’est une autre guerre ignore », répète un habitant, pour insister sur les efforts de chacun pour reconstruire une forme de normalité malgré la crise.

Ce drame silencieux n’a pas encore reçu l’attention qu’il mérite, ni au niveau provincial ni national. Pourtant, la situation pourrait s’aggraver à tout moment. Les habitants, eux, continuent de vivre entre deux mondes : celui de la résilience, et celui de la peur constante.

Article produit dans le cadre du projet Habari za Mahali, du consortium RATECO et REMEL avec le soutien de Media4dialogue de La Benevolencija.

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