Environ 427 cas des femmes accusées de sorcellerie dont 35 femmes lynchées et brulées vives ont été enregistrés dans la province du Sud-Kivu de juin en décembre 2021.
Ces chiffres ont été révélés par le consortium femme au fone lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi 10 février 2022 sur la recrudescence des violences basées sur le genre, cas spécifique des violences domestiques et des femmes accusées de sorcellerie au Sud-Kivu.
Selon Madame Eliane Polepole, cheffe des programmes au sein du consortium femme au fone, cette conférence a été organisée pour mobiliser les journalistes et les défenseurs des droits humains sur la question des violences sexuelles et violences basées sur le genre qui reste d’actualité au Sud-Kivu.
« Dans le cadre du projet alerte précoce des violences sexuelles et violences basées sur le genre, le consortium femmes au fone a collecté 427 cas des femmes accusées de sorcellerie, en plus de cela, au niveau du système femme au fone plus de 152 alertes des violences domestiques et conjugales ont été enregistrées. Au vu de ces résultats alarmants, femme au fone a jugé bon de partager cette information avec les journalistes et les défenseurs des droits de l’homme pour qu’à leur tour, puissent la vulgariser et rappeler aux membres de la communauté que la femme a le droit de vivre dans un environnement sans violence », explique-t-elle.
Parmi ces cas répertoriés, le groupement de Kalonge en territoire de Kalehe est en tête avec 8 femmes lynchées suivi de Sange avec 7 cas, à Lemara et Ciherano 5 femmes ont été tuées, à Minova 3, à Nyangezi 2, le territoire d’Idjwi a enregistré 1 cas et Luchiga 1 cas.
Eu égard à ce tableau sombre, femme au fone recommande aux femmes de briser le silence et de dénoncer tout cas de violence domestique ou conjugale.
Aux hommes de ne pas malmener les femmes car elles sont partenaires à part égal, elles ont le droit de vivre dans un environnement sans violence.
Et aux activistes des droits humains, de continuer à sensibiliser les communautés sur les droits des femmes et de travailler sur les coutumes qui anéantissent les communautés.
Aux cours de ces assises, une nouvelle application dénommée « sos secours » a été présentée aux participants.
Cette nouvelle application va aider le système femme au fone dans la géolocalisation des incidents et des messages d’alertes qui arrivent dans leur système.
Christian KAHASHA
