Le Sud-Kivu est actuellement au cœur d’une crise éducative majeure, alors que la grève des enseignants a débuté le 2 septembre 2024, jour de la rentrée scolaire. Cette action, initiée par les enseignants des écoles conventionnées et publiques, vise à dénoncer les conditions salariales jugées inacceptables et à réclamer des améliorations immédiates de la part du gouvernement congolais. Parmi les revendications, figurent la suppression des zones salariales discriminatoires et une augmentation salariale de 500 dollars américains. En dépit des appels de l’intersyndicale de l’éducation nationale à retourner en classe, plusieurs établissements restent paralysés, ce qui suscite de sérieuses inquiétudes quant aux répercussions sur l’année scolaire 2024-2025.
Dans l’émission Vision d’espoir pour le développement de l’organisation VEDIP (vision d’espoir et développement intégré des personnes) du mardi 03 septembre 2024 sur les ondes de Mama Radio, Mr Douglas Ntizabyo est revenu sur les conséquences de cette grève sur le calendrier scolaire 2024-2025.
Une paralysie éducative aux conséquences lourdes
La grève en cours intervient dans un contexte où l’accès à une éducation de qualité est déjà un défi pour de nombreux enfants dans les zones rurales et périurbaines. Selon l’ONG VEDIP Asbl, organisatrice de l’émission “Vision d’espoir pour le développement”, les enseignants sont au centre d’un enjeu crucial : celui de garantir un environnement d’apprentissage stable et protecteur pour les enfants. Toutefois, la précarité des conditions de travail des enseignants rend cet objectif difficilement atteignable.
L’invité de l’émission du 3 septembre 2024, Douglas Ntizabyo, membre fondateur de l’Asbl Vision Enseignant Congo (VEC), a expliqué que cette grève découle d’un manque de suivi des accords de Bibwa signés en mars 2024 entre le gouvernement et les syndicats des enseignants. Ces accords prévoyaient sept actions prioritaires, notamment une augmentation salariale et la mécanisation de la prime de gratuité. Mais l’évaluation de ces engagements, effectuée en août 2024, a laissé les enseignants insatisfaits, les poussant à poursuivre leur mouvement de protestation.
Un impact direct sur les élèves
Le prolongement de la grève pourrait avoir des conséquences néfastes sur le déroulement de l’année scolaire. En effet, les enfants sont les premières victimes de ce mouvement. Leur droit à une éducation de qualité, dans un environnement protecteur, est compromis. Des établissements scolaires sont fermés, et même ceux qui ont rouvert sous la pression des autorités locales souffrent d’une absence d’enseignants qualifiés, désorganisant ainsi le calendrier académique.
VEDIP Asbl craint que ce blocage ne compromette les acquis pédagogiques des enfants, déjà fragiles en raison d’une insuffisance des infrastructures et des équipements scolaires. De plus, si la situation perdure, elle pourrait entraîner des retards importants dans le programme scolaire, affectant l’ensemble de l’année 2024-2025.
Appel à une résolution urgente
Pour les enseignants grévistes, la précarité dans laquelle ils travaillent affecte directement la qualité de l’éducation qu’ils peuvent offrir. En retour, VEDIP Asbl appelle les autorités à une réaction rapide et efficace pour résoudre cette crise. L’ONG souligne qu’un dialogue franc entre les enseignants, leurs syndicats et le gouvernement est essentiel pour éviter de prolonger une situation déjà critique.
L’émission “Vision d’espoir pour le développement” a mis en lumière un autre enjeu : les divisions internes parmi les enseignants et la pression exercée sur ceux qui refusent de suivre le mouvement de grève. Des enseignants ont évoqué des menaces venant de leurs supérieurs pour les dissuader de participer à la manifestation, une situation dénoncée par Douglas Ntizabyo.
Vers une résolution ou une prolongation de la crise ?
Alors que le calendrier scolaire est suspendu à l’évolution de la situation, la prochaine émission de “Vision d’espoir pour le développement”, prévue pour le mardi 9 septembre 2024, s’annonce déterminante. Elle pourrait révéler de nouvelles perspectives sur l’issue de cette crise et sur les initiatives prises pour la résoudre. Dans l’intervalle, l’incertitude demeure, et les élèves du Sud-Kivu continuent de subir les répercussions de cette impasse.
En conclusion, la grève des enseignants représente une menace réelle pour l’avenir éducatif de milliers d’enfants. Sans intervention rapide, elle pourrait profondément bouleverser le déroulement de l’année scolaire en cours, avec des conséquences durables sur l’ensemble du système éducatif de la région.
Ignace BONANE