La situation de la variole du singe, également appelée « Mpox », est alarmante au Sud-Kivu en raison de l’augmentation des cas. Au moins 500 cas sont enregistrés quotidiennement. Ces informations sont fournies par Léandre Murhula, épidémiologiste et chercheur sur le Mpox.
Dans un entretien avec Labeur Info, Léandre Murhula explique qu’à la 40ᵉ semaine épidémiologique, le Sud-Kivu a recensé 9 832 cas, dont 80 % confirmés après analyse par PCR.
« Nous sommes dans une situation où nous risquons de basculer dans une crise sanitaire. À la semaine épidémiologique 40, nous avons enregistré 9 832 cas, dont 80 % confirmés par PCR. Jusqu’à la semaine 30, nous avons recensé 47 décès liés au Mpox au Sud-Kivu. 29 zones de santé sur les 34 que compte la province sont gravement touchées. Parmi elles, les zones de Miti-Murhesa, Nyangezi, Uvira, Kamituga et Kimbi Lulenge sont particulièrement à risque, avec de nombreux cas. »
En ce qui concerne la montée des cas dans la zone de Miti-Murhesa par rapport à Kamituga, Léandre Murhula précise que plusieurs travailleuses n’étaient pas originaires de Kamituga, mais d’autres zones de santé, notamment Miti-Murhesa.
« Lors de mes recherches à Kamituga, où le Mpox a été découvert, j’ai constaté que la majorité des travailleuses du sexe présentes dans les bars développaient la maladie. Le cas index provenait de Bukavu, où il avait recruté des jeunes femmes pour les emmener dans des bars. Après avoir eu des rapports sexuels avec elles, il leur a transmis la maladie. Comme Kamituga dispose d’une industrie du sexe active, la maladie s’y est rapidement propagée. Mes enquêtes ont révélé que beaucoup de ces professionnelles du sexe ne venaient pas de Kamituga, mais de zones de santé comme Miti-Murhesa, avec 80 % des filles originaires de Kavumu, Miti, Katana, Kahungu, Fomulac et Kabamba », indique-t-il.
L’épidémiologiste estime que la vaccination est la meilleure stratégie pour lutter contre le Mpox et appelle ainsi la population à se faire vacciner afin de combattre cette maladie.
Abiud Olinde