Rédaction L’émission « Vision d’espoir pour le développement » de VEDIP Asbl, diffusée le 3 septembre 2024, a offert un espace de réflexion sur l’état du système éducatif dans la province du Sud-Kivu. Animée par Bonas Mutwedu et coordonnée par Jean-Claude Rhushangire Muhanzi, l’émission a reçu pour invité l’enseignant Fabrice Benge, membre fondateur de l’Asbl Vision Enseignant Congo (VEC). L’objectif principal était de dresser un bilan annuel, d’identifier les défis et d’étudier les perspectives pour 2025.
L’émission a mis en lumière trois grands défis auxquels le système éducatif est confronté. L’un des principaux obstacles à l’éducation est l’accès limité dû à l’éloignement et à la mauvaise condition des infrastructures scolaires. Les salles de classe sont souvent délabrées, et le manque de mobilier et de kits scolaires complique l’apprentissage. La précarité économique pousse de nombreuses familles à privilégier le travail des enfants pour subvenir à leurs besoins, plutôt que de les envoyer à l’école.
Les conditions de travail des enseignants sont également préoccupantes. Fabrice Benge a souligné que les salaires restaient trop bas pour couvrir les besoins fondamentaux des enseignants, les poussant à accumuler plusieurs emplois. Cela impacte leur motivation et la qualité de l’enseignement. Le gouvernement a proposé sept actions pour améliorer cette situation en 2024, mais leur non-application a engendré des frustrations et des réclamations concernant les discriminations salariales.
La situation humanitaire fragile, marquée par des conflits armés, des épidémies et des problèmes de santé, complique encore l’accès à l’éducation. Des territoires comme Walungu, Fizi, Kabambare, Uvira et Kalehe subissent des violences qui perturbent le fonctionnement des écoles et déplacent les populations, rendant l’éducation inaccessible pour de nombreux enfants.
Ces défis ont des conséquences dramatiques : une forte déscolarisation avant la fin des cycles éducatifs et un manque de compétences essentielles pour les jeunes, qui entravent leur participation à la vie économique et sociale de leur communauté. La pauvreté et l’absence d’éducation créent un cycle vicieux de marginalisation.
Pour faire face à ces défis, l’émission a proposé quatre pistes de solution. « Il est crucial de réduire les risques d’insécurité, notamment pour les filles, et d’améliorer les infrastructures scolaires et routières dans les zones éloignées ; les programmes doivent être ajustés pour mieux correspondre aux réalités rurales, en mettant l’accent sur le développement de compétences pratiques à travers des formations professionnelles ;
des ajustements salariaux seraient nécessaires pour encourager les enseignants à s’investir davantage dans l’éducation des enfants, utilisant des méthodes d’enseignement participatives ;
il est essentiel de lutter contre la corruption et d’assurer que les paiements aux enseignants soient transparents et effectués dans les délais ».
En résumé, ce numéro de l’émission « Vision d’espoir pour le développement » a souligné l’urgence d’une action concertée pour relever les défis du système éducatif au Sud-Kivu. Avec une situation qui nécessite des solutions immédiates et durables, la collaboration entre le gouvernement, les enseignants, et les communautés est essentielle pour garantir à tous les enfants le droit à une éducation de qualité. La prochaine émission, prévue pour le 7 janvier 2025, continuera à explorer ces thématiques cruciales pour le développement de la province.
Communication VEDIP asbl
