Rédaction Deux semaines après la vague de panique provoquée par les rumeurs “Balisema”, la vie reprend progressivement son cours au centre commercial de Munya, en territoire de Walungu. Ce dimanche 9 mars 2025, le marché central, les boutiques, le transport en commun et les vendeurs ambulants ont recommencé à fonctionner, malgré l’absence de nombreuses familles qui avaient fui leurs domiciles.
Bien que la majorité des déplacés ne soit pas encore revenue, plusieurs d’entre eux viennent désormais s’approvisionner en produits de première nécessité. “Nous sommes encore au village, mais nous comptons revenir une fois que la situation sera totalement calme. Là-bas, nous manquons de produits alimentaires, de médicaments et d’autres articles indispensables, c’est pourquoi nous venons les chercher ici”, confie une femme rencontrée sur place.
Si certains habitants ont préféré quitter la zone, d’autres, en revanche, ont choisi de rester et de poursuivre leurs activités malgré la peur ambiante. “Nous avons fui une première fois en voyant le déploiement des militaires, mais cette fois-ci, je ne vois pas pourquoi partir. Être déplacé n’est pas un luxe, alors je continue de vendre mes médicaments aux habitants qui en ont besoin”, témoigne un pharmacien du centre.
Pour rappel, tout a commencé le 23 février dernier avec la propagation de rumeurs annonçant une possible attaque des combattants wazalendo, qui s’étaient retranchés dans des villages environnants après l’entrée des forces de l’AFC M23 à Munya le 17 février. Pris de panique, de nombreux habitants avaient quitté leurs foyers pour se réfugier dans des zones jugées plus sûres. Le 28 février, des affrontements ont finalement éclaté sur les collines d’Ishamba, loin du centre commercial, et se sont soldés par la mise en déroute des combattants wazalendo par les militaires de l’AFC M23.
Aujourd’hui, même si la situation reste fragile et que la peur n’a pas totalement disparu, le retour progressif des activités économiques à Munya redonne un souffle d’espoir aux habitants.
Avec Guillaume MUNGUAKONKWA
