Le Docteur Dénis Mukwege est sorti du silence pour expliquer le pourquoi de sa signature sur leur déclaration commune avec Martin Fayulu et Matata Mponyo sur l’affaire Bukangalonzo, rendue publique ce lundi 26 décembre 2022. Le Prix Nobel de la paix 2018 justifie sa signature par l’opacité qui caractérise cette affaire.

Il pense que la justice congolaise devrait respecter les principes fondamentaux d’un Etat des droits et non répondre aux velléités politiques.

« Tout citoyen qui viole la Constitution, qui viole les lois de la République doit répondre de ses actes. Je dois dire que Matata Mponyo ne fait pas exception. Par contre, dans l’affaire qui est reprochée à Matata Mponyo la procédure n’a pas été claire. Pour nous citoyen, on ne peut pas comprendre qu’une institution de la République, à savoir la Cour constitutionnelle déclare l’irrecevabilité d’une plainte et que cette plainte est envoyée à la Cour de cassation ; et qu’après avoir viré les juges, la même Cour se déclare compétente pour connaitre l’affaire. Je pense que nous avons besoin d’une justice qui est équitable, impartiale et non sélective. Mais si notre justice va répondre aux velléités politiques, moi je m’oppose catégoriquement. Je crois que mon opposition, ce n’est pas par rapport à l’individu mais c’est par rapport au système, au principe. Et je pense que le principe est que la justice doit être rendue pour tout citoyen congolais conformément à nos lois et à notre Constitution et pas en fonction des conflits ou des intérêts politiques. Et ici, c’est le cas d’espèce. S’il y’a des choses que l’on reproche à Matata, je crois que là où, la Cour constitutionnelle s’est déjà déclarée incompétente, one ne peut pas y revenir avec un autre juge. Je pense qu’il faut que notre justice nous garantisse nos libertés fondamentales », a expliqué le Dr Dénis Mukwege.

Dans ladite déclaration, ces personnalités politiques et acteur de la société civile ce qu’elles qualifient de « violation ouverte de la Constitution et des lois de la République » en ce qui concerne les poursuites judiciaires engagées contre certains acteurs politiques majeurs du pays dans le seul but de les éliminer du processus électoral en cours. Les signataires citent, à titre illustratif, le dernier arrêt rendu par la Cour constitutionnelle dans le dossier du Sénateur Matata Mponyo, en violation de l’article 168 de la Constitution.

Les signataires demandent ainsi la recomposition urgente de la Cour constitutionnelle et l’arrêt de l’instrumentalisation de la justice et services fiscaux contre les candidats Présidents de la République.

Poursuivi (Matata) pour détournement présumé des fonds alloués au parc agro-industriel de Bukanga Lonzo, le 15 novembre, la Cour constitutionnelle s’était déclarée incompétente de connaitre de cette affaire, sur pied des dispositions de l’article 164.

Appelée de nouveau à interpréter cette disposition « la Cour constitutionnelle est le juge pénal du Président de la République et du Premier ministre pour des infractions politiques de haute trahison, d’outrage au Parlement, d’atteinte à l’honneur ou à la probité ainsi que  pour les délits d’initié et pour les autres infractions de droit commun commises dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de leurs fonctions. Elle est également compétente pour juger leurs co-auteurs et complices ». Elle s’est récemment déclarée compétente pour connaitre de cette affaire dans son dernier arrêt sur l’affaire Bukangalonzo, ce qui ne satisfait pas la défense.

Espoir KAMBA

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