Après l’annonce par Pfizer le lundi 09 novembre 2020 que son candidat vaccin était efficace « à 90% » contre le Covid-19, les réactions fusent de partout dans le monde entier. C’est entre autres celles des ONGs, de l’organisation Mondiale de la Santé voire de certains dirigeants des puissances mondiales.
Les ONG s’inquiètent de la monopolisation des doses par les pays riches, ainsi que du prix auquel Pfizer vendra le vaccin. « Le vaccin sera efficace à 0% pour les personnes qui n’ont pas les moyens d’y accéder ou de se le permettre », a réagi Robin Guittard, porte-parole d’Oxfam France.
« L’immense majorité des capacités de vaccin seront déjà réservés à une minorité qui a les moyens de payer ce vaccin et clairement pas à la plus grande partie de la population, en particulier à des populations qui en ont le plus besoin. C’est pour ça qu’on demande une coopération globale pour une mise en commun des brevets autour des vaccins pour éviter qu’une compagnie monopolise la production et la commercialisation au détriment d’un accès bien plus large », estime-il au micro de la Radio France Internationale.
Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a jugé l’annonce « encourageante ». Le président américain Donald Trump a salué une « excellente nouvelle », et l’homme qui le remplacera à la Maison Blanche le 20 janvier, Joe Biden, a évoqué un signe d’ « espoir », tout en prévenant que la « bataille » était encore loin d’être gagnée.
« Ce vaccin, même s’il est approuvé, ne sera pas largement disponible avant plusieurs mois. Les défis qui nous attendent sont toujours immenses et croissants. Nous faisons toujours face à un hiver très sombre. Les projections indiquent toujours que nous pourrions perdre 200 000 vies supplémentaires dans les mois qui viennent, avant qu’un vaccin soit largement distribué. Donc nous ne pouvons pas sous-estimer le travail important qui reste à faire d’ici là pour que notre pays traverse la pire vague de la pandémie à laquelle il fait face », précise Joe Biden.
En attendant, il a imploré les Américains de porter le masque « l’arme la plus puissante contre le virus » et qui n’est « pas une posture politique », précise le nouveau locataire de la Maison blanche.
Ignace BONANE