L’Etat et les Organisations Non-gouvernementales sont appelés à mettre à la disposition des peuples autochtones pygmées des terres pour mettre fins aux dynamiques des conflits autour du parc national de Kahuzi Bièga (PNKB). Cet appel, ressort d’une séance de restitution et de validation des résultats des recherches du consortium de chercheurs de l’UCB et l’UEA tenue ce mardi 10 novembre 2020 à Bukavu.

Au cours de cette séance, les causes, conséquences et les pistes de solutions aux conflits entre les peuples autochtones et le PNKB ont été développées par les acteurs ayant participé à la recherche.

Selon le Professeur Philippe KAGANDA MULUMEODERWA, Doyen de la faculté de sociologie à l’UEA et un des orateurs du jour, les causes des dynamiques des conflits autour du PNKB peuvent être groupées en deux catégories; les causes lointaines et les causes récentes.

“Le principal type de confit que l’on trouve, c’est le conflit foncier qui se développe dans la dynamique du temps et celle sociopolitique. Les causes sont loitaines et récentes. La cause lointaine consiste au déguerpissement des peuples autochtones pygmées des périmètres du Parc. Les causes récentes quant à elles consistent au manque des terres par les peuples autochtones, leur précarité et errance dans les territoires de Kabare et Kalehe”, a précisé le Professeur Philippe KAGANDA MULUMEODERWA.

De son côté, le Professeur Winceslas BUSANE a estimé que ces conflits sont tributaires de deux types de conséquences.

“Il s’agit des conséquences positives et celles négatives. Du point de vue positif, ces conflits ont permis de prendre en compte la situation des peuples autochtones pygmées, à travers ces conflits les peuples autochtones sont allés au delà de leur mode de vie, la scolarisation et l’accès aux soins de santé modernes par les PA. S’agissant des conséquences négatives,  l’on peut citer l’accentuation de la pauvreté des peuples autochtones pygmées car soumis à plus d’errance, la résurgence des groupes armés avec l’instrumentalisation de la cause de la population autochtone et la destruction de l’environnement”, a-t-il indiqué.

Pour sortir de ce calvaire, les acteurs ayant participé à ces recherches proposent quelques initiatives. C’est entre autres la mise en location des terres aux peuples autochtones pygmées par les chefs coutumiers, l’achat des terres aux peuples autochtones par les ONG et le dialogues autour d’une table.

“Au pouvoir public, il est recommandé de doter aux peuples autochtones pygmées des terres où ils peuvent vivre en adoptant leur vie culturelle et de développer des politiques de conservation des aires protégées qui tiennent compte de la vie des populations aux alentours”, a renchéri le Professeur Winceslas BUSANE.

Précisons que financée par l’USAID, la séance de restitution et de validation des résultats desdites recherches a eu lieu au Centre d’excellence de l’Université Catholique de Bukavu à Bugabo. Elle a connu la participation des acteurs sociopolitiques de la Province, des chercheurs et des représentants des populations autochtones.

Ignace BONANE

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